Il était grand temps que la providence se manifeste envers Stu Schepard, jeune attaché de presse prétentieux, manipulant son portable avec arrogance dans les rues d’une ville surdimensionnée. L’assurance s’échappe peu à peu de ce mari infidèle, manipulé par une voix déterminée, surgie de nulle part, capturée par instinct à l’intérieur d’une cabine téléphonique, devenant un véritable confessionnal où ses péchés sont extirpés au forceps.Stu devient une marionnette vomissant dérives sur dérives, un esprit nauséabond vidée par la contrainte du repentir, agrémenté d’un pouvoir de manipulation n’étant pas ordinairement le sien.Une faune tout azimuts s’agglutine autour de cette minuscule superficie où un homme se reconstruit sur trois mètres carré, le braqueur reste indécelable, embusqué derrière une de ces innombrables fenêtres que la caméra balaie avec insistance.Toutes les composantes de la société montrent leurs limites, des femmes de plaisir au procédurier policier, tout se dévore de l’intérieur.On peut reprocher à "Phone Game" un coté un peu naïf, ce cobaye pris au filet semble un exemple bien basique.Cette transpiration globale de tous les intervenants parait déséquilibrée en comparaison de l’insignifiance de ce personnage et de sa psychologie emblème de nos sociétés.C’est un peu la limite d’un cinéma outre-atlantique, se positionnant bien souvent sur une âme d’adolescent à qui ce film semble plutôt destiné.La voix se délecte dans la destruction et la reconstruction simultanée sur fond de caméscopes prêts à filmer la bavure policière, une technologie de communication récupérée uniquement par l’évènement, montrent ses faiblesses.Un anonyme se repend sur la voie publique, voilà un bon sujet pour un futur projet de talk show.En outrepassant son approche un peu trop scolaire, "Phone Game" reste une œuvre intéressante, mettant en lumière un concept nous fascinant tous, le huis clos, le montage est nerveux, il dynamise ce petit périmètre que l’ennui ne s’accapare pas.Cette voix, tout en étant déconnectée de Stu, semble être sa propre conscience sortie de son seuil de tolérance et lui demandant réparation pour tous les écarts commis.