"Tu t'es trompé de billet, tu t'es trompé de billet"La promiscuité peut avoir du bon. Elle permet sous des toits parisiens atteint sans ascenseur par une chaleur torride ou sous un froid glacial, de fournir tout le long d'une année, dans une communication spontanée, un climat constant et chaleureux. Les portes toujours ouvertes accueillent sans sourciller un tout venant souriant et taquin, n'ayant aucun horaire pour apparaître.Un petit monde ouvrier exclu, méprisé ou convoité par le nanti, tourne autour de lui-même par sa fraicheur et son naturel, malgré un confort inexistant et de maigres repas.En ces années d'après-guerre deux salaires ne suffisent pas pour manger à sa faim. Tout n'est que rêve et privation.Il n'y a qu'un seul remède pour que rien ne s'effondre, aimer et ne voir que l'autre, dans un vide matériel permanent, en espérant un monde meilleur.Il est bien mérité ce dixième de la loterie nationale permettant à ce jeune couple soudé et combattif, ciblé au hasard par la bonne fortune, de basculer de l'autre côté, tout en conservant son aspect juvénile.Une conclusion heureuse, dans un film générationnel, privant une catégorie considérée comme laborieuse, d'un avenir radieux.