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STORMY WEATHER-2003-
Nationalités : France / Islande
Titre VO : Stormy weather
Durée : 1h33
Date de sortie en France : 19/11/2003
Genre : DRAME
Distributeur : Diaphana
Visa d'exp. : 106127
Résumé
Cora travaille dans un hôpital psychiatrique où elle est intriguée par une femme muette et dont personne ne connaît l'identité. L'attirance entre les deux femmes est certaine. Cora cherche à la faire réagir l'inconnue à une énumération des prénoms féminins du calendrier, joue avec elle au mikado, l'emmène se promener dans la forêt, la fait rencontrer son grand-père avec qui elle fera d'ailleurs une partie d'échecs. Un jour, la femme n'est plus dans sa chambre et Cora est convoquée chez Mlle Ramirez. Cette dernière explique que, Cora lui ayant dit que la femme ne réagissait à aucun prénom français, elle a pensé qu'elle était peut-être étrangère et, via Interpol, elle a pu être identifiée : elle se prénomme Lóa, est Islandaise et a immédiatement été rapatriée par son ambassade. Cora part alors pour l'Islande et débarque dans un petit port des îles Vestmannaeyjar. Elle se rend à l'hôpital et demande le service psychiatrique. Il n'y en a pas. Revenue de sa surprise, elle dit vouloir voir le docteur Einar Fridriksson. Celui-ci lui confirme ce qu'on lui a dit à l'accueil : ici, les malades mentaux sont aussi bien chez eux ! Lóa est donc chez elle, près de son mari et de leur enfant, lui précise-t-il avant de lui indiquer où elle loge. Cora s'y rend, est invitée à entrer dans la maison et à boire un café par Gunnar qui pense qu'elle est une touriste voulant découvrir le volcan du coin. Ayant aperçu Lóa qui épluche des pommes de terre sans sembler la reconnaître, elle ne le dément pas. Il la conduit sur les flancs du volcan où elle finit par lui dire qui elle est et qu'il faut qu'elle remmène Lóa qui a besoin de soins. Il s'y oppose fermement : elle a toujours agi comme cela, personne ne lui enlèvera sa femme. Cora le quitte et se met en quête d'un abri pour la nuit, le dernier bateau pour le "continent" étant parti. Le lendemain matin, elle est découverte frigorifiée dans un dortoir de l'usine de poisson locale. Einar qui a été appelé la prend en charge et l'emmène chez lui pour la soigner. Un peu plus tard, à l'usine où elle travaille comme la plupart des femmes du coin, Lóa a une crise et traverse, entièrement nue, l'atelier, avant de se réfugier sur une plate-forme, tout en haut d'un entrepôt. Faute d'avoir réussi à la déloger de là, on appelle Einar. Il arrive, en compagnie de Cora. Il échoue dans sa tentative, mais Lóa finit par accepter que Cora la recouvre d'une couverture qu'on a apportée là. Lóa a été ramenée chez elle et Cora profite qu'elle soit seule chez elle pour lui dire qu'elle s'en va. Devant la déception de Lóa, elle change d'avis et elles se mettent fébrilement à faire la valise de l'Islandaise. Einar les intercepte au port, dit à Cora qu'elle est folle d'agir ainsi, c'est du kidnapping et cela pourrait la conduire en prison. Lóa rentre chez elle. Cora reprend le bateau.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Ce second long métrage de fiction de Sólveig Anspach était très attendu, après l'exceptionnel et mérité succès de Hauts les cœurs. Aussi, assez largement, la critique n'a pas manqué de comparer les deux œuvres, au détriment de Stormy Weather qui, pourtant, m'a paru assez juste et cohérent. Il se compose de deux parties fort différentes : la première, en Belgique, jusqu'à l'identification de l'inconnue ; la seconde, en Islande, à la recherche de Lóa. On comprend assez bien l'attachement d'une jeune psychiatre à une malade qui la sort de l'ordinaire, qui l'intrigue. On comprend son désarroi lorsque "sa patiente" a disparu, toute sa frustration de voir interrompue une thérapie dans laquelle elle s'est beaucoup investie (délaissant son compagnon, Romain ; considérant l'appartement de son grand-père comme une annexe de l'hôpital), son désir de la retrouver. On peut, certes, trouver un peu excessif le fait qu'elle parte immédiatement pour l'Islande, abandonnant travail et famille sans autre forme de procès. Mais sans cela, il n'y aurait pas eu de deuxième partie de film ! La partie islandaise met en relief principalement les différences entre l'existence dans une ville de Belgique et celle dans une bourgade isolée d'une petite île d'un archipel semé quelque part au sud du "continent", comme Gunnar appelle l'île principale. Les différences sont accentuées par le choix de faire se retrouver là l'héroïne en hiver alors que pluie, vent, froid et obscurité ont chassé les fous de bassan et, avec eux, les touristes. On est donc là bien loin des reportages réalisés pour des agences de voyages et l'éruption volcanique est d'ailleurs toujours présentée dans ses aspects les plus négatifs (destruction d'habitations, risque d'obstruction du chenal, du lien vital entre le port et la mer dont la petite ville tire son existence). Nul exotisme donc dans le regard de Sólveig Anspach et nulles solutions toutes faites, c'est sans doute dans ce dernier élément que réside une des forces de son film. Pas d'explications médicales ou psychiatriques, Lóa restera silencieuse comme les autres personnages garderont leurs zones d'ombres, comme leurs gestes ou attitudes resteront parfois sans explication. Cela en gênera sans doute plus d'un, mais n'en va-t-il pas ainsi de la vie.

Sólveig Anspach est née à Vestmannaeyjar, de père américain et de mère islandaise. Á dix-huit ans, elle échoue au concours d'entrée à l'IDHEC et fait une licence de philosophie, puis s'oriente vers la psychologie. Pour approfondir ses réflexions, elle fait des stages dans les hôpitaux psychiatriques de jour. Ayant raté le concours de la FEMIS, elle travaille un an comme pigiste, avant d'intégrer, à sa troisième tentative, cette école du cinéma. Dans sa promotion, on trouve Christine Carrière, Noémie Lvovsky, Émilie Deleuze et Manuel Pradal.

Filmographie :
1989 - Par amour, cm doc
1990 - Vestmannaeyjar, cm doc
1992 - Sandrine à Paris, mm doc
1998 - Que personne ne bouge, mm doc
1999 - Hauts les cœurs
2001 - Made in the USA, doc
2001 - Reykjavik - Des elfes dans la ville, mm doc
2002 - La revue : Deschamps/Makeïeff, doc
2003 - Stormy Weather
Bibliographie