Attention chef-d'oeuvre ! Âpre, imparable. Tellement alarmant sur les dégâts (déjà en 2003 !) dûs à la propriété privée dans la Chine profonde, en l'occurrence les mines de charbon, cette caméra descendant sous terre après la dernière cigarette dans le froid met vite en condition. Patrons devenus de purs gestionnaires. Plus ou moins sympas, mais fatalement de mèche avec les autorités pour pouvoir durer (mais non, ça ne nous rappelle rien ici à l'Occident, zone d'ultralibéralisme propre et civilisé...). On paie le prix en cas de pépin et ouste, un mineur ça va ça vient ! Peu regardants sur les identités, un turn-over commode même, quant à la santé mentale de la main-d'oeuvre, aux manigances dans les cerveaux un peu frustes, des points de détail par rapport à la rentabilité. La part belle est faite à l'instruction, comme le seul espoir des Chinois de la campagne, mais un espoir coûteux... Qui force au travail rude, incite aux complots aussi, ah, se sentir exister ! Mais rira bien qui... Attention, ce n'est pas triste à mourir toute cette noirceur des puits, la chaleur humaine côtoie la scélératesse. On sait que Li Yang s'est compromis en réalisant ce long métrage interdit en Chine (comme beaucoup de dissidents potentiels, il avait déjà un pied en Allemagne)... A moins d'avoir l'âme d'un tiroir-caisse, on peut dire que ce film constitue une réjouissante condamnation du capitalisme sauvage, cette plaie mondiale. .