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VODKA LEMON-2003-
Nationalités : Arménie / France
Titre VO : Vodka lemon
Durée : 1h28
Date de sortie en France : 31/03/2004
Genre : COMÉDIE
Réalisation : Hiner SALEEM
Prise de vues : Christophe POLLOCK
Distributeur : Memento Films
Visa d'exp. : 105738
Résumé
L'histoire d'un sympathique retraité, prénommé Hanno, vivant seul dans un petit village kurde d'Arménie, avec l'un de ses fils et sa petite fille, qui a reçu une mystérieuse lettre de France, de son deuxième fils.
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Hiner Saleem vit à Paris depuis dix ans, après avoir fui son pays pour échapper à l’oppression de Saddam Hussein : “Mes papiers disent que je suis né en 1964 au Kurdistan “irakien”. Car il y a un Kurdistan irakien, turc, iranien, même un Kurdistan syrien. Mais il n’y a pas de Kurdistan kurde”. Son rêve le plus cher serait que le Kurdistan, partagé en 1923 en quatre Etats, par le traité de Lausanne, soit enfin reconnu. L’émotion est au rendez-vous de Vodka Lemon, de même que la tendresse et l’humour. Dans un film précédent, "Vive la mariée... et la libération du Kurdistan" (1997), Hiner Saleem portait un regard décalé et souriant sur les Kurdes de Paris. Ici, il s’agit des Kurdes d’Arménie.
Ce rapport distancé au monde est un gage de survie : “Selon un célèbre orientaliste du 17e siècle, “le peuple kurde est le plus triste et le plus joyeux des peuples”. Même dans les moments vraiment très difficiles, tragiques, il y a toujours un petit truc qui nous fait éclater de rire”. Car la misère est le lot de chacun des personnages de Vodka Lemon, mais le misérabilisme ne l’emporte jamais. La fin du film témoigne de la confiance du réalisateur dans la dignité intacte de ses frères kurdes.
Le film procède par petites touches. La séquence inaugurale vaut le détour et donne le ton. Un vieillard, couché dans un lit est conduit à vive allure à travers les steppes enneigées pour se rendre à un enterrement où il jouera un air de flûte, non sans avoir auparavant retiré son dentier. Film tragi-comique et empli de nostalgie, Vodka Lemon donne une idée de l’état de déréliction dans laquelle se trouve les régions de l’ex Union soviétique où tout se revend sur les marchés. Hamo, un veuf d’une soixantaine d’années, se sépare de ses seuls biens, une armoire, une télévision et son uniforme militaire. Il a deux fils dont l’un est allé faire fortune à Paris. En fait de fortune, c’est le fils qui demandera à son père de lui envoyer de l’argent, alors que Hamo ne gagne que sept dollars par mois de retraite. Tous survivent comme ils le peuvent, sous des températures voisinant les -20°. Peu importe le climat ; un banquet de mariage se tient sous la neige, les gens fument et discutent sur des chaises à l’extérieur... Ces plans servent un effet visuel certain, mais ils témoignent aussi d’un marasme économique : “A l’époque soviétique, le gaz était gratuit. Les gens laissaient même les fenêtres ouvertes. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas se permettre d’allumer le gaz plus de dix minutes par jour. Ils ne chauffent qu’une seule pièce et se rassemblent tous dedans. Entre la chambre chauffée et les toilettes, il y a trente degrés de différence ! Du coup les gens s’assoient et restent beaucoup à l’extérieur”. La poésie est présente... un chauffeur de bus chante Tombe la neige d’Adamo et Hamo lance des regards amoureux à une jolie veuve. Mais une scène de violence, entre une jeune pianiste obligée de se prostituer, et son souteneur, ouvre le film sur la terrible réalité de ces hommes et de ses femmes, dans ce pays oublié du reste du monde. (Son site : Ecrivain de votre vie)
Bibliographie