Critique de
L.Ventriloque
Il n'y a guère que le "je ne sais pas" d'un peu faiblard dans les dialogues de ce classique où rayonne Michèle Morgan à ses débuts, visage fatal, silhouette de femme bien faite, face à Raimu le débonnaire, un marchand de vélos sans histoire, intériorisé (par bonheur délesté des poussées théâtrales qui le rendirent un peu cabot par la suite). Embourbé pourtant entre paternalisme et dérapage viril. C'est toujours équivoque, assez culotté au plan des moeurs pour un film d'entre-deux guerres... L'intrigue de départ tient parfaitement la route, renforcée par deux prétendants et la jalousie de madame. Tous à leur façon perdent le nord... Le spectateur aussi, qui se surprend à devenir sceptique concernant cette angélique créature, trop renversante pour ne pas avoir été envoyée par le diable ! L'ambiguïté est à son comble vers l'issue des plus scabreuses... et qui réussit pourtant à convaincre de son bien-fondé.