Dans les années 1950, des chercheurs suédois se penchent sur l'étude de la vie quotidienne. Les questions ménagères sont au centre de leurs recherches, notamment la façon dont est utilisée la cuisine. Afin de "rationaliser" cet espace, l'Institut de recherche envoie une équipe d'enquêteurs dans un petit village de Norvège. Les volontaires pour servir de "cobayes" acceptent donc que s'installe chez eux, dans la cuisine, un enquêteur assis sur une chaise haute lui permettant d'avoir une vue d'ensemble de la pièce. Isak, un vieil homme solitaire, fait partie des volontaires. Mais, à l'arrivée de l'enquêteur, malgré l'insistance de son voisin et seul ami, Grant, il refuse de l'accueillir. En effet, la motivation d'Isak était la promesse, de la part de l'Institut, d'offrir un cheval à tout participant. Isak se retrouve avec un jouet de bois. Son vieux cheval malade ne sera pas remplacé. La consigne de l'Institut est que les sujets étudiés et les enquêteurs ne doivent absolument pas entrer en contact. Qu'ils se parlent et l'objectivité est biaisée. Évidemment, quand deux êtres passent la journée dans une même pièce, la gageure est difficile à tenir. Isak, qui a finalement accepté de laisser entrer son enquêteur dans la cuisine, joue très bien le jeu. Sa mauvaise volonté l'y aide. Néanmoins, il prend tout de même en compte la présence du chercheur puisqu'il fait tout pour éviter d'être dans la cuisine. Il va jusqu'à préparer ses repas dans sa chambre. Il semble intrigué aussi par cet homme muet qu'il observe de la pièce du dessus à travers un trou percé dans le plancher. En un renversement des rôles, l'observateur devient observé. Puis, la froideur scientifique ne tient pas très longtemps face à la curiosité, à l'intérêt réciproque que se portent finalement les deux hommes : ils finissent immanquablement par se parler. Les autres enquêteurs, répartis dans le village, ne tiennent pas longtemps non plus. L'un d'eux se saoule tous les jours avec son "cobaye". Les menaces et les réprimandes du responsable de l'expédition ne peuvent empêcher que deux personnes dans une même pièce se parlent. Peu à peu, une vraie amitié s'installe entre Isak et son "invité". Au grand dam de Grant. Ce qui peut se comprendre car, jusqu'alors, ce dernier était la seule relation d'Isak et la tournure de la relation d'Isak et de son nouvel ami le laisse sur la touche. Même si cela n'est jamais formulé dans le film, Grant doit ressentir de la jalousie et peut-être un sentiment de trahison, comme s'il n'avait été jusqu'alors qu'un ami par défaut. La scène de l'anniversaire d'Isak est parlante : Grant, qui voit par la fenêtre les deux hommes faire un repas pour la circonstance, s'en retourne attristé vers sa ferme, avec le gâteau qu'il apportait. Mais le responsable de l'Institut se rend compte de la situation et prend la décision de licencier l'observateur d'Isak. Il ne peut pas rester chez Isak pour Noël car son contrat stipule qu'il doit ramener en Suède la caravane qui lui a été attribuée par l'Institut. Il fait alors le voyage jusqu'à la frontière. Entre temps, Isak, toujours plus inquiet pour son cheval malade, se rend bien compte que c'est la fin. Il appelle Grant pour qu'il se charge de l'animal. Quand Grant arrive, il trouve Isak mort. L'enquêteur, après avoir laissé la caravane au poste frontière, est de retour chez Isak pour assister au départ du camion qui transporte le cheval et à celui de l'ambulance qui emmène Isak. Grant et l'enquêteur se retrouvent face à face, dans le même état de tristesse. Une nouvelle amitié se développera peut-être ? Basée sur le souvenir d'Isak ?

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