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COPS-2003-
Nationalité : Suède
Titre VO : Kopps
Durée : 1h30
Date de sortie en France : 24/09/2003
Genre : COMÉDIE
Réalisation : Josef FARES
Prise de vues : Aril WRETBLAD
Musique : Daniel LEMMA
Distributeur : Swift
Visa d'exp. : 108622
Résumé
Dans une bourgade tranquille de Suède, l’équipe d’un commissariat coule des jours paisibles dans l’accomplissement de son devoir de protection des citoyens. Seulement voilà, tout est beaucoup trop tranquille. Les pauses déjeuner sont prises en commun aux abords d’une cabane qui propose des hot dogs et autres sandwiches. L’utilisation de la sirène et des gyrophares des deux voitures est tellement rare que leur emploi ressemble à un jeu. Les appels radio sont l’occasion de montrer sa rapidité de réaction, sa vivacité, même si les appels sont anodins. Les policiers jouent aux cartes avec de vieilles dames en les laissant tricher. L’ennui règne. Jacob, père célibataire, recherche l’âme sœur par le biais des petites annonces. Il joue à arrêter sa fille quand il va la chercher à l’école et lui passe les menottes. Il a aussi la manie de klaxonner en donnant un coup de tête sur le volant à chaque fois qu’il entre ou sort d’une voiture ! Au point d’en ressentir le manque quand il en est privé. Benny rêve d’en découdre. Il fantasme très largement sur son métier. Le visionnage de films policiers ne semble pas être étranger à l’attitude de super flic qu’il entend présenter aux autres. Son manque d’action est à l’antipode de cet idéal, aussi se rattrape-t-il en scénarisant sa vie et en faisant, par exemple, de son retour chez lui une mission dangereuse avec force roulades, mises en joue, souffle court, « fuck, fuck ! », etc. pour finalement vider une boîte dans la gamelle du chat. La scène paraît être quotidienne. En effet, il semble chronométrer sa performance chaque jour. Il est aussi souvent dans la lune ; c’est qu’il quitte la réalité pour se voir en train de terrasser des bandes criminelles par des moyens des plus farfelus. Agneta et Lasse sont mariés. Ils patrouillent ensemble dans une des deux voitures du poste de police (qu’on a cru bon de numéroter : la n° 1 et la n° 2…). Ils passent leur temps à se disputer pour le moindre mot prononcé. Cela ressemble plus à une occupation qu’à de véritables différends. Mais la paix qui règne dans le village est telle que, depuis Stockholm, l’administration centrale envisage de fermer le commissariat par mesure d’économie. Jessica est envoyée dans le village avec pour mission d’annoncer la décision aux policiers désœuvrés. Elle connaît déjà Jacob : elle l’a rencontré par hasard la veille au soir dans un bar. Jacob pensait avoir affaire à un rendez-vous par petite annonce : erreur sur la personne. Ils s’étaient plu, mais la situation les rend en quelque sorte ennemis. L’annonce de la fermeture du poste est un coup dur pour les policiers qui envisagent mal de se quitter. Comme le dit Benny, ils forment une famille. Jacob a alors l’idée de faire gonfler les statistiques de la délinquance pour justifier leur présence. Il s’en ouvre à Lasse qui l’approuve. Leur première exaction sera d’inciter un ivrogne du village à effectuer un larcin dans l’épicerie. Le commerçant ne s’aperçoit de rien et comme il retrouve son bien qu’il ne savait pas perdu, il décide de ne pas porter plainte. Les deux policiers ont donc échoué. Pendant ce temps, Benny échafaude les hypothèses les plus variées pour trouver la raison pour laquelle une poubelle s’est retrouvée renversée par une voiture – c’est l’autre voiture de police qui est responsable de cet acte de vandalisme ! Jacob et Lasse, devant leur échec, décident de frapper plus fort : ils vont incendier la poubelle à proximité de la cabane qui fournit les sandwiches. Ils sont pris sur le fait par Benny et Agneta. Pendant qu’ils s’expliquent, le feu s’étend à la cabane et la bombonne de gaz qui s’y trouve la pulvérise. L’incident fait la une du journal, ce qui est positif pour les quatre patrouilleurs. Benny en fait des tonnes pour trouver une explication à cette explosion : attentat, mafia… jusqu’à faire passer une friteuse pour un élément de quelque machine infernale. Jessica, qui avait déjà des soupçons quant à l’augmentation spectaculaire des statistiques de la délinquance (vandalisme, vols, etc.), n’est pas dupe cette fois non plus et confirme la fermeture du poste tout en couvrant les agissements des policiers locaux. Alors un jour survient un appel annonçant la prise en otage d’un enfant avec demande de rançon. C’est Benny qui met tout en scène, avec la complicité du fils de son voisin et celle de l’ivrogne de l’épicerie attiré par la bouteille qu’on lui promet. Tout le monde y croit. Mais la machine qui se met en branle dépasse largement les petits policiers. Les Forces spéciales (un équivalent du GIGN ou du RAID français) arrivent sur les lieux : les techniques déployées sont ultra sophistiquées, mises au point au millimètre près… En fait, les Forces spéciales, devant cette situation assez minable, sont clairement tournées en dérision. Le chef des Forces spéciales ne s’ennuie-t-il pas aussi, ne manque-t-il pas lui aussi d’action pour en arriver à déployer de tels moyens ? L’ennui ne concernerait-il pas toutes les forces de police du pays ? Quoiqu’il en soit, le ridicule des techniques employées pour un kidnapping à deux sous comme s’il s’agissait de maîtriser un dangereux groupe de terroristes, oblige Jessica à user de son autorité pour ramener le chef des flics d’élite à la réalité. La « farce » a bien failli tourner à la tragédie et le faux kidnappeur se faire proprement éliminer. Jacob qui s’est introduit dans le refuge du « kidnappeur » où il retrouve Benny, devenu « otage » à la place de l’enfant, décide de sortir et de s’enfuir en prenant le rôle du preneur d’otage. Il y parvient, mais la voiture, poursuivie par l’armada des Forces spéciales, finit dans le fossé après quelques tonneaux. Les deux policiers sont finalement rattrapés et le pot aux roses est découvert. Jessica ne peut rien faire pour sauver le poste mais couvrira l’équipe. Le commissariat se transformera en pizzeria, les voitures serviront aux livraisons et la « famille » de policiers se transformera en « famille » de… pizzaiolo.
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Critiques - Commentaires Public
Cette comédie de Josef Fares est bien meilleure, à mon sens, que son précédent film : Jalla ! Jalla ! La satire est ici très présente : en terme de cinéma, Fares tourne en ridicule un genre qui, souvent, n’en manque déjà pas : le gun-fight des pires productions hollywoodiennes et hong-kongaises (on reconnaîtra du talent à John Woo). Fares, à travers le personnage de Benny, met en scène les combats les plus extravagants qui soient. Les astuces pour tirer sur l’ennemi sont si délirantes qu’on atteint le meilleur du burlesque. Ces scènes fantasmées par Benny, mythomane incurable, sont très drôles. Bien que le procédé s’essouffle à la longue : les premières scènes de cette sorte que rien n’annonce nous prennent au piège au départ et l’escalade des invraisemblances volontairement outrancières nous dévoile leur irréalité. Ensuite, on s’y attend. La police n’échappe pas à la satire, bien évidemment. Et c’est peut-être le point qui me fait apprécier ce film. Les Forces spéciales sont ridiculisées et semblent finalement être le pendant institutionnel de la mythomanie de Benny (qui, lui, est beaucoup moins dangereux). Leur chef se trouve tout bête quand on le sermonne et qu’on lui fait comprendre qu’il en fait peut-être trop. Les policiers du village, même s’ils sont présentés sous un jour sympathique, ne sont pas dépourvus de mauvais côtés : mythomanes, chamailleurs, grognons, maniaques… Et surtout, prêts à perpétrer des délits pour sauver leur poste au risque des pires conséquences (explosion du snack, « prise d’otage »). En fait, ce que le film démontre, c’est qu’ils sont purement incompétents et qu’ils sont bien plus heureux à confectionner des pizzas… D’ailleurs, un policier compétent n’est pas pour me rassurer. Mais, je ne peux pas ne pas parler, à la vision de ce film qui montre des policiers qui font gonfler les statistiques de la délinquance eux-mêmes, du parallèle obligatoire qui s’est produit dans mes réflexions : le délire sécuritaire, l’insécurité instaurée comme nouvelle croisade. En France, on a bien vu que le discours sécuritaire engendre lui-même le « sentiment d’insécurité », que les plaintes pour violences policières augmentent, que les délits d’outrage à agent de la force publique pleuvent pour un oui ou pour un non, que les départements qui présentent les meilleures statistiques sont récompensés et ceux qui ont les moins bons chiffres sont priés de se mettre au travail (au point que dans certains départements des quotas ont été imposés : par exemple, six gardes à vue par jour pour tel service [cf. Le Canard enchaîné du 29 octobre 2003] !). Ne verra-t-on pas un jour des policiers amenés à agir comme dans le film ? Je m’éloigne du film, certes, mais le parallèle se fait en ce sens que les moyens octroyés aux forces de police dépendent de l’augmentation des « délits », lesdits « délits » augmentant du fait d’une loi plus coercitive, plus dure. Comme si l’on créait de nouveaux délits pour justifier l’augmentation des moyens alloués aux policiers. Ce qui ramène, de toute façon, au film de Fares, par un détour qu’on pourra trouver hasardeux. Mais, je pense que ce film est un bon témoin de notre époque. Avec sa drôlerie, son burlesque, c’est pour cela que je l’apprécie. Mais… si Sarkozy ouvrait une pizzeria, plutôt ?
Bibliographie