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EILA-2003-
Nationalité : Finlande
Titre VO : Eila
Durée : 1h34
Theme
Réalisation : Jarmo LAMPELA
Scénario : Tove IDSTROM
Prise de vues : Harri RÄTY
Résumé
Eila est femme de ménage - "technicienne de surface" selon le jargon novlangagier en vigueur - au Ministère des Finances. L'institution où elle travaille va privatiser le secteur du nettoyage : une entreprise privée va prendre les rênes et, évidemment, le coût de la main-d'œuvre devra être moindre. À cette fin, les personnels en place seront remplacés par des employés plus jeunes et moins exigeants en terme de salaires et en conditions de travail. Les collègues d'Eila décident d'une grève, tandis qu'elle continue le travail. Deux raisons à cela : une jeune cadre qui a sa sympathie lui promet qu'elle conservera son poste et son fils sort de prison. Le jeune voyou est rejeté par son père et n'a plus d'endroit où aller, si ce n'est chez sa mère qui ne s'en est jamais occupé. Mikka est invivable : violent, impoli, irrespectueux, égoïste, etc. Le compagnon d'Eila, Timo, vit mal la situation et est toujours sur le départ. Côté travail, Eila comprend enfin qu'elle a été naïve de faire confiance à cette jeune cadre dynamique et à son administration. Le non-respect du protocole de fin de grève obtenu par ses collègues et la lettre de licenciement qu'elle reçoit l'y aident pour beaucoup. Elle vit son premier acte de révolte - un sit in - comme une sorte de catharsis. Seulement, elle s'est mise tous ses collègues à dos en faisant la "jaune", la briseuse de grève. Les heures de ménage qu'elle effectue chez une vieille dame argentée lui permettent de faire la connaissance du fils de celle-ci : il est avocat. La vieille dame déménage pour se rendre en maison de retraite et son avocat de fils prend le relais : Eila nettoiera son cabinet. Cet homme, à qui Eila a raconté sa situation, entrevoit une brèche pour attaquer l'État pour licenciement abusif. Elle doit alors convaincre ses ex-collègues d'agir avec elle. Cela prend un certain temps car tous l'ostracisent. Elle y parvient néanmoins, intente le procès et le gagne. Mikka, son fils, semble s'amadouer : un règlement de compte qui l'a laissé dans un piètre état lui a montré que sa mère peut être très attentionnée. Ceci ajouté à l'abnégation dont elle fait preuve semble porter ses fruits et racheter l'abandon initial de l'enfant.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Ce nouveau film de Jarmo Lampela (on avait pu voir La rivière l'an passé) est décevant. Un sujet d'actualité qui pose des problèmes sociaux (privatisations, recul des droits) méritait mieux que cet ensemble de personnages trop typés, trop attendus, en un mot trop caricaturaux. Il est parfaitement prévisible que la jeune cadre trahira. Les grévistes syndiqués font preuve d'un esprit borné exagéré. Le fils, Mikka, est un voyou typique. Le compagnon, Timo, est un égoïste incapable de prononcer le moindre mot de soutien à Eila : il semble se désintéresser du sort de celle-ci ! L'avocat travaille dans un cabinet luxueux, fume de gros cigares, mais se plaint tout de même de ne pas avoir de secrétaire. Tandis que sa mère est l'exemple même de l'employeur à l'ancienne, paternaliste (maternaliste) au possible, faisant cadeau d'une broche de valeur à Eila, mais omettant de lui signaler qu'elle s'en va et que les heures de ménage de la nouvelle chômeuse ne seront plus nécessaires. Tout est affaire de nuances. Ce film en est dépourvu : un jeune cadre est arriviste et écrase les plus faibles, un syndiqué est borné, Mikka est une crapule, Timo est un "beauf", un avocat fume le cigare, une vieille dame riche choie ses domestiques dans une certaine mesure, une salariée qui gagne son procès s'achète un lit à télécommande avec ses indemnités… À tous ces présupposés, je peux citer des contre-exemples. De la nuance ! Et puis, au fond, le film nous enseigne que l'action collective échoue et que le salut vient de l'individualisme : Eila sauve la situation. Ce film est bien dans l'air du temps, mais il ne le dénonce pas, il en remet une couche.