L’avenir de la plus grande contrée du monde se désagrège. La cocaïne s’apprête faire des ravages chez le petit père des peuples. L’ours soviétique se meurt, sa mutation passe par l'arrosage de son territoire d'une nouvelle poudre de couleur blanche, naguère réservé à une élite.Ivan Danko passe de la rigueur administrative au bordel monstre d'une mégapole corrompue sans battre un cil. Art Ritzik, flic paillard et débraillé, guide un métronome procédurier, dans des hôtels sordides, n’offusquant nullement un officier habitué aux rudiments moscovites délavés.A travers un scénario conventionnel, le problème est alarmant. Une population, tétanisée par l’alcool pendant des décennies, glisse lentement vers une seconde dépendance, une drogue saupoudrée au quatre coins d'un pays changeant lentement de visage politique.Les marchés sont juteux, la parade bien dérisoire.Danko, militaire de carrière, dernier vestige d’un monde en train de disparaître, lutte par son endoctrinement à sauver son pays du naufrage.Projeté dans un Chicago, appartement témoin d’un Moscou en construction, Danko s’acclimate immédiatement au banditisme, celui n’ayant qu’un seul visage combattu de manière identique dans la plupart des pays du monde."Double détente" est un film surprenant. Avec un Schwarzy en uniforme, sidéré d'être reconnu par les passants, dans une scène tournée sur la Place Rouge en 1988, un an avant la chute du mur de Berlin.Une réelle nouveauté faisant date dans le relâchement des autorités soviétiques, permettant enfin à des caméras occidentales de fouler ses terres, doublée de la satisfaction pour un comédien occidental d'être célèbre dans un pays sans médias.Le contraste de deux civilisations est saisissant, Chicago est une prostituée clochardisée. Un esprit structuré par l’économie planifié, spécialiste des jeux d'échecs et d'une littérature officielle, découvre dans un état d’indifférence prononcée, un Sodome et Gomorrhe hyper dangereux, bourré de marginaux armés d'un potentiel, les yeux fixés vers l’est.