Critique de
L.Ventriloque
Plus gris que noir et blanc. Tout y est en version italienne des années Cinquante sur le couple, un homme et une femme liés par le mariage mais avec une légère patine. La voiture (à deux ou Madame toute seule) est l'habitacle de tous les secrets, excellent pour préparer les parades, ronchonner... Pour lui, l'Italie est l'occasion d'une halte dans le business. Pour elle, interrompre ses devoirs d'épouse traditionnelle. Qu'il est bon de quitter la grisaille anglaise quelque temps au prétexte d'une maison à vendre, l'occasion de rencontrer quelques connaissances, de l'air, le temps de prendre du champ par rapport aux habitudes. L'attachement est là. L'agacement aussi. Le besoin de masquer tout cela par la présence d'autrui. Le voyage révèle deux rapaces se livrant à l'aventure individuelle permettant de dresser un bilan. Telles les ruines de Pompéi (le tandem Rossellini/Bergman battait de l'aile lors de la réalisation du film), toutes les astuces du couple se déploient : ah, s'offrir le petit vertige qui resserre le lien !