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THE SEA-2002-
Nationalité : Islande
Titre VO : Hafio
Durée : 1h44
Date de sortie en France : 26/03/2003
Genre : DRAME
Réalisation : Baltasar KORMAKUR
Inspiration : D'après une pièce de théâtre de Olafur Haukur SIMONARSON
Prise de vues : Jean-Louis VIALARD
Musique : Jon ASGEIRSSON
Distributeur : Pyramide
Visa d'exp. : 104146
Résumé
Sur le port, quelqu'un met le feu aux bâtiments de l'usine de pêche. Les gens du coin et les pompiers se dirigent vers les lieux du sinistre. Parmi la foule, Thordur s'extrait de sa voiture et se dresse sur ses cannes anglaises pour contempler l'incendie. Retour en arrière. Kristin, sa seconde épouse et sœur de la première, referme le livre où Thordur a consigné ses mémoires et lui demande : Pourquoi faut-il que la vérité se sache maintenant ? À Paris, Ágúst s'interroge sur le message de son père, mais son amie Françoise décide qu'ils doivent partir pour l'Islande. Sa sœur, Ragnheidur, son mari, Morten, et leur fils prennent en voiture le chemin de la demeure paternelle. À l'usine, Thordur rejoint son fils aîné, Haraldur, qui lui parle restructuration, modernisation, fusion, mais le vieil homme ne veut rien entendre. María, la fille de Kristin, va chercher Ágúst à l'aéroport et, une fois que Françoise a été présentée à la famille, Thordur emmène son fils sur le port. Là il lui confie que l'entreprise a besoin de lui, d'un véritable chef pour la remonter et pas de quelqu'un comme Haraldur. Ce dernier qui a besoin d'argent, en particulier pour satisfaire des promesses faites à sa femme alcoolique Áslaug, intrigue avec un homme d'affaires : Sont-ils assez bien assurés pour mettre le feu à l'usine ? Pourrait-ils trouver un médecin qui certifierait que son père et fou ? Ágúst et Ragnheidur rejoignent leur frère aîné pour adopter une stratégie vis-à-vis de leur père. Plus tard, María confie à Ragnheidur qu'elle aime Ágúst. Quand l'occasion se présente, elle ne cache pas d'ailleurs à son cousin ses sentiments, bien au contraire. Thordur annonce à ses enfants que tout l'héritage de leur mère a été dépensé (pour payer leurs études et toutes les autres dépenses faites pour eux, il a tout noté, il a les factures), il ne leur doit donc plus rien. Alors que l'ensemble de la communauté est prise de frénésie, on assiste à un grand déballage de secrets de famille : Thordur couchait déjà avec Kristin alors que sa femme était en train d'agoniser dans la pièce voisine et María est sa fille. Entendant Ágúst lui préciser cette dernière chose, Thordur frappe violemment son fils, avant de s'effondrer à son tour. Revenu à lui, Ágúst va mettre le feu à l'usine. Retour à la scène du départ (fin du retour en arrière). Alors qu'une ambulance emmène Thordur, Kristin rentre chez elle brûler le journal de son mari. Ragnheidur et Morten piquent dans la maison tout ce qu'ils peuvent entasser dans leur voiture. Ágúst et Françoise reprennent l'avion pour Paris. Haraldur discute avec l'homme d'affaires d'une éventuelle reconstruction de l'usine, avant d'apprendre que tout était hypothéqué et que son père avait même cédé ses quotas de pêche à son pire ennemi, Mangi. À Reykjavik, dans leur petit appartement, Kristin fait la lecture (des statistiques sur la pêche) à Thordur, assis dans un fauteuil roulant.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
Un metteur en scène venu du froid qui réchauffe le coeur par sa mise en scène sans faille, entre humour grinçant et détergents règlements de comptes !
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Sur un schéma digne des tragédies grecques, Baltasar Kormákur nous donne là une œuvre qui va plus s'orienter vers la comédie - voire le théâtre de boulevard - que vers le drame. Certes, les éléments dramatiques sont présents et, pris individuellement, très forts, très graves (on peut citer comme exemple la situation d'Ágúst gamin, enfermé dans sa chambre, entendant dans une pièce voisine les râles de sa mère mourante et dans une autre les gémissements d'amour de son père et de sa future belle-mère), mais le réalisateur a choisi de mettre les rieurs de son côté. Aussi, les situations cocasses se multiplient et les répliques bien senties fusent avec un maximum d'efficacité. On sent des dialogues très travaillés, peut-être est-ce dû au fait que le film est adapté d'une pièce de théâtre d'Ólafur Haukur Simonarson. Ceci dit, on ne sent aucun confinement théâtral, The sea (traduction française de Hadid, on appréciera) nous promène ici et là de manière assez trépidante, de Paris à Reykjavik et à travers les différents lieux marquant de ce petit port de pêche, centre d'amours, de haines et de refoulements divers. Sociologiquement, le film se situe donc dans un monde isolé, frustre et brutal : incestes, viols, coucheries tous azimuts, refoulés et pervers divers, alcoolisme… Tout cela rend quand même le film assez peu crédible. Décidément, trop, c'est trop. Mais revenons à ce monde dirigé par des patriarches despotiques faisant régner leur loi sur les gens et les choses : Thordur emploie la majorité des habitants du lieu dans son usine, possède l'épicerie locale, fait tenir le magasin de vêtements par sa belle-fille, impose ses dictats à la police… Mais ce monde est en train de disparaître. Le vieil homme se rend d'ailleurs compte que les temps changent : la faillite guette l'entreprise, la main d'œuvre féminine qu'il emploie n'est plus uniquement locale ("C'est un véritable aéroport international ici", constate-t-il lors d'une de ses visites), les jeunes préfèrent les pizzas et les hamburgers au poisson… Il va donc tenter une ultime et assez pathétique tentative pour sauver sa conserverie. Mais l'heure est aux regroupements et aux navires usines. La présence d'une Française dans ce contexte très islandais permet de nous expliquer certains us et coutumes locaux : la consommation du requin trempé dans l'urine, la "mort noire" (l'alcool local) ou encore les filles violées avant leur communion, réponse que donne Ágúst à Françoise quand elle lui demande comment c'est l'Islande. Tout cela est un peu trop noir et systématique pour être vrai. Mais le contexte social et économique est surtout là comme un décor de fond, presque en décalage avec le traitement du film (poursuites en voitures, situations burlesques et surréalistes, réparties hilarantes). Bref The sea est plutôt à regarder comme un produit qui vise d'abord à nous faire passer un bon moment et, à ce titre, on serait mal placé pour dire qu'il n'y réussit pas.
Bibliographie