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LILYA 4-EVER-2002-
Nationalité : Suède
Titre VO : Lilja 4-ever
Durée : 1h45
Date de sortie en France : 16/04/2003
Genre : DRAME
Themes
Suicide
- cinéma suédois -
Adolescence
- cinéma suédois -
Prostitution
- cinéma suédois -
Chômage
- cinéma suédois -
Réalisation : Lukas MOODYSSON
Scénario : Lukas MOODYSSON
Prise de vues : Ulf BRANTAS
Musique : Nathan LARSON
Distributeur : Haut et Court
Visa d'exp. : 107345
Résumé
Lilya court, le visage meurtri. Essoufflée, elle s'arrête sur un pont qui surplombe une autoroute et regarde vers le sol. Retour en arrière, dans une quartier à l'abandon de Paldiski. Lylja, 16 ans, fait ses bagages, car elle va quitter les lieux avec sa mère qui a rencontré, par le biais des petites annonces, un Russe vivant à New York. Peu avant le départ, ladite mère confie à sa fille qu'ils vont partir sans elle, elle les rejoindra plus tard et, en attendant, sa tante Anna s'occupera d'elle. Peu après, la tante conduit Lilya dans son nouvel appartement, sale et sordide, car elle n'a plus les moyens de payer le précédent. Le temps passe et pour Lilja cela ne se passe bien ni à l'école où elle n'apprécie pas les remarques ironiques de l'enseignante, ni au supermarché du coin où on refuse de lui faire crédit. Elle n'a guère de relations qu'avec un gamin du coin, Volodya, qui passe le plus clair de son temps à traîner dehors. Et toujours pas de nouvelles de sa mère. Lilya et Natacha prennent le train pour aller en boîte où la seconde se prostitue. Bientôt Anna cesse d'aider financièrement Lilya et celle-ci est convoquée par les services sociaux où on lui apprend que sa mère vient de signaler qu'elle récuse son autorité parentale : Lilya n'était pas une enfant désirée et elle refuse de s'en occuper davantage. La jeune fille commence alors à se prostituer. Un jeune homme, qui a observé quelque temps son manège, finit par l'aborder et lui propose de la reconduire chez elle. Il s'appelle Andrei et n'est pas un voyou. Quand elle descend du véhicule, elle lui demande s'il veut coucher avec elle. Il refuse. Mais ils se revoient à plusieurs reprises et il finit par lui demander si elle ne veut pas l'accompagner en Suède, c'est là qu'il bosse. Après avoir été agressée par deux voyous du quartier, malgré l'avis défavorable de Volodya, elle décide de répondre favorablement à Andrei. Ce dernier lui remet un faux passeport mais il ne va pas pouvoir l'accompagner en Suède, il doit se rendre au chevet de sa grand-mère qui est très malade. Une fois son amie partie, Volodya avale une poignée de pilules. À la descente de l'avion, Lilya est accueillie par un dénommé Vitek qui lui confisque son passeport et la conduit dans un appartement où il l'enferme. Le lendemain, Vitek revient et la viole. La nuit suivante, il l'emmène "au travail". On la retrouve avec divers partenaires sexuels. Entre différents épisodes, elle reçoit la visite d'un Volodya maintenant affublé d'ailes dans le dos. Un jour, elle tente de fuir, mais Vitek la rattrape et la tabasse. Un autre jour, Volodya lui dit que la porte est restée ouverte. Elle sort, mais ne sait où aller. Retour aux images du début. Lilya finit par sauter du pont. Dans une ambulance, on cherche en vain à la réanimer, avant de constater sa mort. Soudain Volodya apparaît et le visage de la jeune fille reprend vie. Ils se retrouvent sur le toit en terrasse d'un immeuble, comme lui, elle a maintenant des ailes dans le dos.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 13/20
Sombre incursion soviétique d'un metteur en scène d'origine suédoise, dépeignant un univers glauque et sordide, à la limite de la saturation, forçant quelquefois le trait et les situations d'une façon lourde et souvent répétitive.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Comme on le sait, je ne suis pas un grand amateur des films de Lukas Moodysson et ce n'est pas Lilya 4-ever qui va me faire changer d'avis. Certes, je vois déjà les admirateurs du cinéaste me dire qu'il traite là, d'une manière déchirante et pleine de poésie, de la triste tragédie qu'est la prostitution des jeunes filles, particulièrement ici de celles qui vivent dans une ex Union soviétique plongée de plein fouet dans la crise économique. Mais enfin, à part les (bonnes ?) intentions qu'y a-t-il vraiment à sauver dans le film ? Le principal reproche qu'on peut lui faire réside certainement dans le choix d'une héroïne éminemment détestable : une adolescente imbue d'elle-même, prétentieuse, voleuse, insolente, mal polie. On en viendrait même presque à trouver (s'ils n'étaient pas en soi odieux) que le mauvais traitements qu'elle subit, au fond, elle les a bien mérités ! C'est quand même un comble pour une œuvre qui se veut une dénonciation de la prostitution. Parmi les autres choses qui font qu'on a bien du mal à plaindre Lilya, il y a le fait qu'elle refuse les solutions éventuelles qui lui permettraient de s'en tirer, le fait de travailler par exemple, elle semble l'exclure. Il lui faut de l'argent et vite, et même si Moodysson veut montrer que cela lui répugne (elle vomit lors de sa première expérience), c'est quand même le choix qu'elle fait pour se procurer le fric avant tout nécessaire pour se payer des cigarettes. Dès lors, on pourrait presque dire que si cela ne se passe pas bien en Suède, c'est d'abord et avant tout parce que c'est Vitek et non elle-même qui empoche l'argent de ses différents clients. Et que dire de la scène finale, cette espèce de rédemption à la noix qui la voit avec Volodya attifés d'ailes : nos petits martyrs de ce début de troisième millénaire sont devenus des anges ! Alléluia ! Alléluia ! Mais Moodysson trompe bien son monde et tout particulièrement de journal Le Monde qui titrait (numéro des 20-21 avril 2003) : "Lukas Moodysson, cinéaste citoyen" et évoquait l'avis de Stig Björkman affirmant que "le cinéma suédois n'avait pas connu depuis longtemps de réalisateur à la fibre aussi sociale", comme en écho à un titre lu précédemment dans la presse suédoise et parlant de notre homme comme le Bo Widerberg d'aujourd'hui ! Quant à moi, on l'aura compris, je partage plutôt l'avis de Pascal Sennequier, voir Positif n° 506, d'avril 2003 : "Pas l'ombre d'un point de vue, pas une once de recul : derrière son histoire à sensation, vaguement bâclée sur la passion du Christ, traitée selon un naturalisme des plus indigents (quand il n'est pas obscène), Moodysson nous emplit les yeux de son néant, comme si nous eussions été sa poubelle personnelle."
Bibliographie