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OPEN HEARTS-2002-
Nationalité : Danemark
Titre VO : Elsker dig for evigt
Durée : 1h53
Date de sortie en France : 02/04/2003
Genre : DRAME
Themes
Milieu médical
- cinéma danois -
Handicapés moteurs
- cinéma danois -
Réalisation : Susanne BIER
Prise de vues : Morten SOBORG
Nota
Film tourné selon les règles du Dogme.
Distributeur : Haut et Court
Visa d'exp. : 107593
Résumé
Cecilie et Joachim ont un peu plus de vingt ans et sont très amoureux l'un de l'autre. Il voudrait l'épouser, mais elle hésite encore. Un jour, elle le dépose en ville en voiture. Il quitte le véhicule, mais revient aussitôt pour l'embrasser côté rue. Il se fait alors renverser par une autre voiture conduite par Marie et dans laquelle se trouve également la fille de celle-ci, Stine. En état de choc, Marie est conduite à l'hôpital et rapidement rejointe par son mari, Niels, qui y est médecin. Il cherche à lui remonter le moral car elle se sent responsable de ce qui est arrivé : elle a accéléré, à la demande de Stine avec qui elle venait de se disputer. Niels va aux renseignements, puis retrouve Cecilie dans le hall. Elle est angoissée et craint le pire, car on ne lui dit rien. Niels lui donne sa carte et son numéro de téléphone et lui dit de l'appeler si elle en éprouve le besoin. Quelque temps plus tard, la jeune femme est convoquée à l'hôpital où on lui apprend que Joachim ne remarchera jamais, mais qu'il conserve toutes ses facultés intellectuelles. Elle va le voir pour lui faire part de ce qu'elle vient d'apprendre. Quand c'est fait, il lui demande de sortir, afin qu'il puisse digérer la nouvelle. Par la suite, il se montre distant, puis agressif lors des visites de Cecilie. Il finit même par refuser de la voir. Plus il la repousse, plus elle cherche le soutien de Niels. Ils finissent par tomber amoureux l'un de l'autre. Leur liaison est découverte par Marie et Stine, qui, chacune de leur côté, ne veulent pas perdre qui un mari, qui un père. Niels finit pourtant par être mis à la porte de chez lui, tandis que Joachim déclare vouloir revoir Cecilie ...
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 17/20
Encore une oeuvre essentielle d'une des plus solides réalisatrices européennes !
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Note : 19/20
Les balises du "Dogme" pouvaient laisser croire à une limitation des effets pour cette série de secousses signée Suzanne Bier,l'adorable coupeuse de cheveux en quatre du cinéma nordique. Une tritureuse de poisses comme si elles nous arrivaient ici-même dans notre existence ballotée mais qu'on suppose exempte du pire. Tout sonne vrai, franc du collier et sans jamais outrepasser le supportable à l'image. On est mis en situation et on finit par admettre qu'on ferait à peu près la même chose... Sauf que ça ne peut pas, ne doit pas, nous arriver. Assez tendre comme regard mine de rien, la cinéaste se tient à distance malgré la caméra fichée sur les situations, et point de morale ou alors celle qu'on se forge dans l'intimité des tréfonds, s'il te plaît la vie, tout mais pas ça. Une lumière chaude sur les visages dans les intérieurs,les occupations banales et, loin en dessous, la glace des reniements. Solitude de l'individu tenu de rebondir et tant pis si la cruauté prévaut. Actrice principale ainsi qu'épouse larguée très marquantes, la petite Stine déchirée. Les hommes piégés dans leur rôle de jouer facilement double, n'en jetez plus... Le comble est que c'est d'un bout à l'autre délicieux par l'étrange envie d'en profiter que cela procure.Quel talent! .
Ce septième long métrage de Susanne Bier est également le septième film danois bénéficiant de l'étiquette "Dogme" et c'est peut-être (? !) à cette appartenance qu'il doit sa diffusion dans les salles de l'hexagone. Car le Dogme est toujours source d'intérêt médiatique et les frères en dogme Thomas Vinterberg, Lars von Trier, Søren Kragh-Jacobsen et Kristian Levring n'ont pas manqué de critiquer les libertés prises par la réalisatrice par rapport aux différents points de leur manifeste de 1995. Ils s'en sont particulièrement pris à la musique qui n'aurait pas fait l'objet d'un enregistrement entièrement en direct. Susanne Bier s'est défendue en disant que la musique provenait du walkman de l'actrice Sonja Richter ! Elle n'avait donc pas transgressé les sacro-saintes règles. Ouf !
Ces niaiseries mises à part, Open Heats (traduction française de Elsker dig for evigt, on appréciera) est un très beau film. Et pourtant, c'était loin d'être gagné d'avance avec un scénario mélodramatique à souhaits : ils sont jeunes et beaux, ils s'aiment ; un accident stupide brise leurs vies ! Ils constituent une famille somme toute heureuse, avec leurs trois enfants ; un accident idiot brise leurs vies ! Il frise la quarantaine et tombe amoureux d'une jeune femme de 23 ans ! Stine, en pleine crise d'adolescence, est forcément désagréable comme dans les idées reçues les plus éculées sur le sujet. Bref l'ensemble aurait pu se fondre en quelque chose de fort indigeste. Il n'en est heureusement rien, la magie de la réalisation et le tact de Susanne Bier transcendent l'ensemble. Elle est d'ailleurs bien aidée par un scénario et des dialogues justes, où les petits détails vrais, associés à un humour, certes souvent noir, aident à faire accepter le tout. D'une situation très quotidienne, on pourrait presque dire banale, hélas !, elle fait une œuvre riche et subtile. Elle réussit tout particulièrement à donner une grande richesse psychologique à ses personnages, à nous les faire tous comprendre et accepter, dans leurs qualités comme dans leurs défauts. Le film questionne également sur des aspects de plus en plus présents dans notre société, sur nos vies que nous pensons pouvoir totalement contrôler, sur la difficulté de réagir quand la catastrophe arrive, sur l'aspect imprévisible de ce qui peut alors se passer. Il y a dans Open Hearts des éléments d'un réalisme implacable (la cruauté de Joachim afin qu'on en vienne à ne plus s'apitoyer sur son sort mais, d'un autre côté, il sait bien que les visites de Cecilie se feront de plus en plus éloignées au fil du temps, pour ne citer que cet exemple) mais également tout un aspect positif, chaque personnage garde en lui le désir de s'en sortir, de trouver des solutions, même si celles-ci n'apparaissent pas vraiment évidentes à la fin du film. Á chacun de réfléchir et d'envisager comment vont ou peuvent évoluer Cecilie, Niels, Marie, Stine et les autres après ce qui vient de leur arriver, avant ce qui va peut-être nous arriver.