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L'ANGE DE L'EPAULE DROITE-2002-
Nationalités : France / Italie / Suisse / Tadjikistan
Titre VO : Fararishtay kifti rost
Durée : 1h39
Date de sortie en France : 26/02/2003
Réalisation : Djamshed USMONOV
Scénario : Djamshed USMONOV
Prise de vues : Pascal LAGRIFFOUL
Distributeur : Haut et Court
Visa d'exp. : 107535
Résumé
Après dix années d'absence, le dénommé Hamro revient enfin dans son petit village natal afin de veiller sur les derniers jours de sa mère mourante. Il décide de terminer enfin la construction de la maison restée inachevée pour honorer la presque défunte. Mais sa mère est loin de rendre son dernier soupir et son mensonge devait faire revenir son fiston afin qu'il règle enfin ses moult dettes contractées auprès de nombreux de ses concitoyens. Notre bonhomme se sent bientôt piégé entre les villageois menaçants, une demoiselle amoureuse et un fils qu'il commence seulement à connaître.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 14/20
D'un lointain pays de l'Est, plus précisément du fascinant Tadjikistan, nous vient cette sympathique comédie décalée, tournée avec trois fois rien, deux bouts de ficelles et quelques autochtones fort convaincants, pour notre plus grand contentement.
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Critiques - Commentaires Public
En 1998, Le Vol de l’Abeille a été primé dans de nombreux festivals. Djamshed Usmonov a joué ensuite dans La Route, réalisé par son ami Darezhan Omirbaev. Avec "L’Ange de l’épaule droite", il est revenu à la réalisation. Le tournage s’est déroulé dans un contexte économique difficile, dans un Tadjikistan ruiné par sept ans de guerre civile, tandis qu’éclatait la guerre en Afghanistan. Une légende musulmane raconte que sur chacune de nos épaules se tient un ange qui consigne les bonnes et les mauvaises actions. A l’heure de notre mort, nos actions sont pesées sur la balance de la justice pour décider si nous allons en enfer ou au paradis. L’ange qui pèse sur l’épaule gauche de Hamro, le personnage principal, a sans doute déjà rempli son registre de mauvaises actions lorsque le film commence. Hamro revient dans son village auprès de sa mère mourante, après dix années d’absence dont quelques unes en prison. Or, il s’agit d’un piège qu’elle lui tend pour qu’il règle ses dettes et regagne son honneur. Djamshed Usmonov a eu l’idée de son film suite a une discussion qu’il a eue avec son frère. Celui-ci lui a dit : “Je n’imagine pas ma vie sans maman. Je ne sais pas ce que je deviendrai quand elle mourra.” Les paroles de son frère l’ont étonné et touché. “Sa remarque aurait été naturelle dans la bouche d’un enfant, mais détonnait dans celle de cet homme mûr et durci par la vie.” Hamro, la “brute”, revenu de Moscou, marche dans les rues du village, deux grosses pierres dans les poches. Mais il cache un cœur sensible et il va tout faire pour regagner la respectabilité ; reprendre son emploi de projectionniste et s’attacher à un petit garçon que l’on dit être son fils alors qu’il peut-être le fils de n’importe quel autre homme du village, à commencer par le maire. Elle est longue, malgré tout, pour Hamro, la route vers l’honorabilité... On ne s’étonnera pas que le roman préféré de Djamshed Usmonov soit Le Maître et Marguerite de Boulgakov et qu’il affectionne tout particulièrement le réalisme fantastique de Gogol, Borges, Marquez et Kafka. En effet, la séquence d’ouverture donne le ton. Dans ce village, règne la loi des petits arrangements avec les représentants de l’ordre. Tout se négocie à la force de poignées de mains énergiques au grand pouvoir comique. La mère de Hamro, à la fin, conclura un pacte où la naïveté s’allie à la croyance, pour aboutir à un miracle. Pour Djamshed Usmonov, rien n’est impossible. Pour lui, le cinéma est un art qui permet “d’élargir les frontières de l’existence, de la réalité”. C’est ainsi que son héros se débat dans monde étrange où les superstitions sont encore vives tandis que débarquent des mafieux moscovites qui, eux, n’ont aucun état d’âme, et pour lesquels le seul dialogue est la violence. Cette incursion permet à Djamshed Usmonov de porter un regard aigu sur un certain cinéma : les villageois regardent un film où se joue un meurtre pendant que dans la cabine de projection, Hamro se prend une balle dans le ventre. La bobine s’achève. L’écran devient blanc. Pour Djamshed Usmonov, si un plan au cinéma devait évoquer la mort, ce serait celui-là, mieux que si des flots d’hémoglobine coulaient. Djamshed Usmonov habite désormais à Paris. Il retournera à Asht, ce village Tadjik des montagnes où il est né, pour y tourner son prochain film. Après des études d’arts puis un passage au Tadjik film Studio à Douchanbe, il a vécu sept ans à Moscou, en vivant de petits boulots, comme balayeur et laveur de carreaux. La nuit, il consignait ce qu’il observait le jour. Il a matière à faire une vingtaine de films. On n’a pas fini de parler de Djamshed Usmonov. (Son site : Ecrivain de votre vie)
Bibliographie