Gloups ! Je suis un poisson ne joue pas a priori sur l'originalité, qu'on en juge : savant loufoque et distrait, garçon intellectuel plutôt enveloppé, gamine espiègle, potion et antidote, transformations diverses et variées, gentils et méchants bien identifiés et identifiables, suspense jusqu'au dernier moment. Plus que six minutes pour redevenir un être humain ! Malgré ce handicap, les réalisateurs ont réussi à s'en tirer, l'humour est toujours présent et aide à faire passer des péripéties parfois assez incroyables ou au contraire très convenues. Ils ont également su créer un monde sous-marin poétique et assez original et bien croquer les personnages comme leurs équivalents poissons. Les chansons qui accompagnent le film m'ont, par contre, semblé assez insipides. C'est en 1993 que Stefan Fjeldmark et Karsten Kiilerich ont eu l'idée de ce film, à l'origine simple histoire de trois jeunes amis poissons. Au fil des années, le projet est devenu plus ambitieux, le scénario s'est étoffé jusqu'à donner matière à un long métrage qui est d'ailleurs devenu, à ce jour et avec un budget autour de cent millions de couronnes, la production danoise la plus chère jamais réalisée. L'animation proprement dite a demandé quinze mois et a été effectuée dans divers studios, à Copenhague, Dublin, Munich, Madrid, Orlando. Le film mélange animation traditionnelle et utilisation des techniques modernes, suivant des choix esthétiques que précise ainsi Stefan Fjeldmark : "Pour les personnages et l'expression des visages, nous avons trouvé l'animation à l'ancienne plus efficace et plus crédible en terme d'émotion et de sensibilité. En revanche, pour les décors, les fonds sous-marins, les grands bancs de poissons, les raies de lumière à travers la surface de l'eau, les performance de l'ordinateur étaient évidentes et sans pareilles."