Des moments très émouvants, je pense à ces petits terrifiés pendant les alertes et qui pleurent toutes les larmes de leurs corps... On assiste donc aux prouesses des professionnels de "La Continentale", dirigée par l'Occupant : ou comment réussir à forcer le respect du maître des lieux et des financements sans trop se compromettre ni se rebiffer. Bertrand Tavernier préfère retenir que les Français, dans cette difficile période, acteurs, tout autant que scénariste ou réalisateur faisaient leur métier au mieux, en laissant de côté un possible "fayottage". Il s'arrange pour que les autorités allemandes soient beaucoup moins irascibles à la fin qu'au début... De jolies scènes entre les couples, ces dames apportent chacune leur piquant aux deux passionnés de cinoche, à l'origine du film qui se tourne vaille que vaille. Des instants lugubres alternent avec l'endurance du cycliste réalisant un nombre de kilomètres humainement héroïque ! En zone occupée ou en zone libre, c'est l'occasion de rencontres sur la route, des accalmies, des retrouvailles, on rit et on s'amuse dès que l'occasion se présente et il y a ce petit trip en avion, le clou du film : dommage que l'ensemble soit beaucoup trop long et foisonnant pour maintenir l'intérêt du spectateur moyen : c'est sans doute davantage réservé aux professionnels du cinéma.