Redécouvert en 2009 grâce au dvd (avec bonus explicatif du néoréalisme rose absolument parfait). Retour sur le renouveau italien des années cinquante-soixante : les cinéastes souhaitant aborder les tendances sociétales profondes devaient s'y prendre de manière "soft" afin de contourner l'élite bourgeoise catholique ancrée sur l'anodin, garantie que le public reste l'innocent des premiers jours... Trois sketches dans trois villes différentes révèlent que les moeurs demeuraient fortement teintées de religieux : on devine un pays coupé en deux, l'Italie du Nord aux élites dures où les richesses se sont concentrées, et celle du Sud, en quelque sorte "à sa botte"... Plus audacieux sur le fond que ce qui défile à l'image, forcément "tape-à-l'oeil et fort-en-gueule" (parfois usant !). L'occasion, outre le talent du cinéaste (subtilité des cadrages, heureuses transitions) de se rincer l'oeil auprès des deux comédiens-fétiches emberlificotés dans leurs pulsions intimes. Joie de vivre, débrouillardise, solidarité, en numéro un la séduction féminine brandie comme un outil de surchauffe avec une marmaille allant de soi (on croit entendre le loup de Tex Avery !), les hommes sont ici mis à rude épreuve ! Dans cette démesure de croire tout achetable ou vendable après des lustres de privations, on peut aussi comprendre l'émergence de Mafia, Brigades Rouges, et même l'étendue actuelle du pouvoir berlusconien !