Le point fort d’Hannibal est visuel par les quelques convaincantes images du fief des Médicis, mais surtout auditif et au combien avec l’extrait du fabuleux mini opéra de Patrick Cassidy "Vide cor meum" composé en 2001 s’appuyant sur un extrait de la Vita Nuova de Dante. Je cite :"Vibrant, poignant, cet air magnifique confié à un chœur et deux chanteurs, la soprano Danielle De Niese et le ténor Bruno Lazzaretti, semble tout droit venir du ciel... ou inspirée des grandes œuvres opératiques italiennes comme celles de Puccini". Légèrement délaissé par une action partie provisoirement se restaurer au bar, les sens soudainement se réveillent et se pâment devant cette musique céleste. Tout s’arrête pendant quelques minutes pour laisser la place à une oreille enfin respectée par un son digne d’être entendu.Hannibal possède l’avantage de permettre à des yeux connectés au sujet, de s’évader en parallèle dans tous les contours de ces immenses bâtisses et ruelles sombres florentines.L’œuvre est soignée, la trame policière se connecte parfaitement avec les vestiges d’une ville alter ego lourdement chargée par l’arrivisme, le complot et le crime.Certains visages et scènes d’horreur presque maximales sont éprouvantes tout en laissant à cet opus l’appellation d’un esthétisme récupérateur dans le bon sens du terme, permettant tout en parcourant un climat surréaliste, de s’émerveiller devant les merveilles d’une cité bienfaitrice, comblée par son architecture et sa musique.La griffe gothique de Ridley Scott déjà positionnée dans "Alien", "Traquée" et surtout "Blade Runner" est une nouvelle fois envoutante. Ceci faisant d'Hannibal une oeuvre d'auteur.Les derniers moments sont hallucinants.