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COMÉDIE DE L'INNOCENCE-2000-
Nationalité : France
Durée : 1h35
Date de sortie en France : 28/02/2001
Genre : FANTASTIQUE
Réalisation : Raul RUIZ
Inspiration : D'après le roman Il figlio di due madri de Massimo BONTEMPELLI
Prise de vues : Jacques BOUQUIN
Musique : Jorge ARRIAGADA
Distributeur : Haut et Court
Visa d'exp. : 98622
Résumé
Le petit Camille, âgé de neuf ans, vit avec ses parents, dans une luxueuse maison de la capitale. Son jeu favori est de filmer autour de lui, avec sa caméra numérique. Un jour, il décrète qu'il a une autre mère et propose à sa maman actuelle, prénommée Ariane, de la conduire à son appartement. C'est là, qu'ils font connaissance avec Isabella, mère d'un petit garçon, mort noyé, il y a quelques années. Camille et Isabella semble véritablement se connaître. Réincarnation ? Manipulation ?
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 12/20
Une tortueuse construction de l'esprit, finalement assez vaine.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
On reconnaît un auteur à sa capacité de créer un monde personnel, avec ses thèmes récurrents, son style reconnaissable entre tous. Raoul Ruiz est de ceux-là qui marquent indéniablement l’histoire du cinéma. Sa plus grande réussite à ce jour est son Temps Retrouvé, magnifique transposition du monde proustien à l’écran. Comédie de l’innocence témoigne des questions toujours plus vives d’un cinéaste sur le jeu et le pouvoir de la manipulation. Film à l’atmosphère étrange, "Comédie de l’innocence" est une adaptation d’un roman de Massimo Bontempelli intitulé Il Figlio die due Madri. Moins noir que le roman, le film relève du “fantastique ensoleillé” selon l’expression de Ruiz qui nous embarque encore une fois dans un univers où toute vérité se dérobe à l’interprétation. "Comédie de l’innocence" obéit au principe fondamental du fantastique qui veut qu’à la fin tout puisse recommencer et que l’on se demande, sans pouvoir répondre, quel sens accorder à tout cela. Le cinéma de Raoul Ruiz est jubilatoire car le spectateur doit se faire joueur, opérer une lecture de chaque plan, déceler les indices qui émaillent le dialogue et avoir suffisamment d‘humour pour admettre s‘être fourvoyé dans des fausses pistes. Avec ce nouveau film, il est face à une histoire rocambolesque et inquiétante dont il doit dénouer les fils. Il n’est pas innocent que l’un des personnages, joué par Isabelle Huppert, s’appelle Ariane. Mais qui devons-nous suivre ? Qui devons-nous croire ? Le jour de ses neuf ans, le petit Camille, fils d’un couple de “cultureux” petits bourgeois (Huppert et Denis Podalydes), décrète que sa mère n’est pas sa mère. Sûr de lui, il va retrouver Isabella (Jeanne Balibar) qui a perdu un fils du même âge. Curieusement, avec son air de faune, et son appartement où pousse une végétation luxuriante habité par des statues Dogon, Isabella fait figure de mère originelle. C’est comme si à travers la quête de l’enfant, il s’agissait de renouer avec des racines primitives, retrouver le paradis du berceau de l’humanité qui a perdu son innocence. Chez les parents de l‘enfant, il y a des tableaux abstraits sur des grands murs blancs et partout trônent des bustes de plâtre aux yeux vides. Leur regard se pose sur les objets et les êtres. Huppert/Ariane les oriente au gré de ses préoccupations. Elle regarde le monde à travers ces statues. Elle est absente au monde et à son propre enfant. Elle passe à côté de l’essentiel. En ce sens, faire se rencontrer Balibar et Huppert, opposées en tous points, a été une excellente idée du casting. Faut-il voir une critique d’un certain milieu ? Raoul Ruiz n’exclut pas cette interprétation. De fait, pour lui, cette société bourgeoise est en elle-même fantastique. Le film aurait pu s’intituler “Les Joueurs”. Ariane est décoratrice de théâtre, se servant de ses propres poupées qu’elle garde jalousement. Son frère (Charles Berling), avec qui elle a des rapports bien ambigus, est un psychiatre très influent qui joue avec ses petites voitures d’enfant. Camille, leur digne descendant, joue au manipulateur et, à l’instar de sa mère, regarde le monde avec distance, à travers une petite caméra. Le vertige du fantastique est bien que l’on ne sache pas qui manipule qui, et nous, spectateurs ravis, nous nous laissons prendre au piège des enchantements de M. Raoul Ruiz qui nous promène dans son monde des illusions et des facéties. (Son site : Ecrivain de votre vie)
Bibliographie