Résumé
Louis d'Ascoyne Mazzini attend avec fatalité et sérénité, dans un anonyme cachot de Sa Gracieuse Majesté d'Angleterre, sa prochaine exécution, pour un crime qu'il n'a pas commis, celui du mari de sa maîtresse Sibella, qui s'est en fait suicidé à cause de sa mésaventure conjugale, laissant un papier expliquant son funeste geste, mais que sa rouée épouse a dissimulé, par esprit de chantage et de représailles. En attendant le fatal moment de son passage de vie à trépas, notre infortuné condamné à mort écrit ses mémoires, confessant avec une certaine délectation morbide huit autres crimes insoupçonnés par la justice qu'il a commis par esprit de ressentiment, de vengeance et de légalité. En effet, sa dévouée et défunte mère, originaire d'une famille noble, a été répudiée par son aristocrate lignée pour s'être mariée par amour, avec un chanteur italien et depuis, notre jeune homme n'a plus qu'une seule idée en tête, éliminer tous les héritiers de la descendance des ducs de Chalfont afin de rester finalement le seul successeur putatif de la dynastie nobiliaire. C'est ainsi que le premier héritier finira noyé "accidentellement", que le second, passionné de photographie, décèdera dans la conflagration "fortuite" de sa chambre noire, que le troisième, gourmet homme d'église, succombera d'un vieux porto empoisonné, que la quatrième, l'active lady Agatha, fera une mortelle chute depuis son petit aéronef, que le cinquième, le rigide lord Horatio, coulera avec son navire, que lord Rufus, le sixième dans l'ordre de l'ascendance, goinfre réputé, finira dans l'explosion d'une boîte de caviar astucieusement piégée, le septième passera l'arme à gauche dans un "malencontreux" accident de chasse et le dernier, chance inespérée, mourra de mort naturelle. Devenu enfin duc de Chalfont, en instance d'épouser Edith, la veuve d'un Ascoyne, notre malchanceux Louis se voit condamner pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Mais en dernières instances, sa machiavélique maîtresse fournira à la justice le dernier écrit de son mari attestant de son suicide. Libéré quelques minutes avant son exécution, notre jeune homme commettra la fatale imprudence d'oublier ses mémoires manuscrites dans sa cellule.