Toujours avec des obsessions du même type, une autre variante de la vision "Coen" de l'Amérique du Nord rurale. Impossible de prendre au sérieux le périple de ces lurons, hormis peut-être la question des travaux forcés à dominante noire ici, qui semblerait en dire long... Cavaler ainsi enchaînés reste un exploit en revanche ! Bons coups de griffe des campagnes électorales locales au passage, tous ces palabres ont un fond de vrai encore aujourd'hui... Pour le reste, c'est un voyage plein de surprises (bévues et traîtrise présentée comme la grâce, je pense à ces trois naïades et leur philtre magique)... S'endormir pendant les accalmies ou craindre de basculer dans le vrai drame... Ce serait oublier les gags Coen, souvent à contrepied des poncifs : les trois larrons deviennent vite des anti-héros plus ils se connaissent, l'épouse à six rejetons du gominé de service, "compte jusqu'à trois", sûre de se faire désirer, et sans être une bombe... Quant à la musique avec sa part d'ironie sous le solennel, elle permet tous les luxes !