Angélique, sublime canon, offerte à un faux laid, apprend à digérer une première approche sentimentale jugée abjecte, pour enfin basculer conquise dans une passion infinie menant ses nouveaux sens vers l’entretien d’un amour éternel, agrémenté d’intrigues de couloirs, d'attirances alchimiques et de voyages merveilleux. "Angélique Marquise des Anges" permet à une sensibilité provinciale en construction, de progresser par palier, en contestant des acquis masculins, n’offrant qu’à de jolies femmes l’attrait éphémère d’un sofa versaillais.Angélique réagit, conteste, réplique en reléguant aux lustres la logique incontournable d’une gorge offerte à des baisers sans lendemains.Ses charmes et ses atours, éléments indispensables servant à capter un regard bas, ne s’offrent pas systématiquement, il faut les gagner en sensibilisant la belle par une virilité baignée de tendresse.Evoluant entre passion et politique, cette magnifique éveillée se révolte contre un machisme poudré, environné de conspirateurs et de courtisans à la botte d’un roi Soleil éloigné des miséreux."Angélique Marquise des anges" est une incontestable réussite, qu’il faut savoir séparer d’une niaiserie embusquée.Le contenu est prenant, bien ficelé, c’est du bon cinéma à la française, parachuté dans un contexte de trente glorieuses de plein emploi où les places de cinémas sont abordables, ce qui permet de reformater plusieurs fois la vision agréable d’un ailleurs.