Durant l'hiver 1970, le gouvernement canadien édicte la loi des "mesures de guerre" et interpelle plus de quatre cents militants ou sympathisants du Front de Libération du Québec. Ces actes de répression légalisés sont mis en place après l'enlèvement et l'exécution de Pierre Laporte, un ministre du gouvernement québécois (voir le film de Pierre Faladeau :
"Octobre" ) Basé sur les témoignages authentiques fournis par les victimes de cette stupéfiante rafle dans le milieu des syndicats, des étudiants, des artistes, le film ne se contente pas de dénoncer cet incroyable état de faits, mais remet en évidence les moult possibilités institutionnelles fascisantes et larvées d'un état a priori démocratique qui vire du policé au policier, sans état d'âme, par hypothétique et prétendue nécessité. L'éternelle justification des exécutants (flics, juges, gardiens, soldats) se résume dans le titre même du film, tentant par là d'expliquer et de dédouaner l'emprisonnement, l'arbitraire et la torture.