"J'écris sur les tables de cafés parce que je ne saurais me passer longtemps du visage et de la voix humaine dont je crois avoir essayé de parler noblement"Vivre dans ses citations littéraires et ses références cinématographiques protège et rassure le parcours quotidien d'un jeune intellectuel, profiteur, pédant et paresseux. La femme indécise se courtise sur quelques fragments de Bernanos cité judicieusement dans des situations porteuses, sur des sites penseurs et détachés.Au début de ces années soixante dix, "les deux magots" habille ses journées de tous ses jeunes oisillons dragueurs, improductifs, révolutionnaires et misogynes, otages de la chambre de bonne, passant leurs existences à deviser loin des responsabilités.L'opus est étiré, le texte dense, presque ininterrompu.L'écoute n'est jamais au repos devant ce noir et blanc interminable, croulant sur une parole riche, fructueuse faisant ressurgir au coup par coup dans l'espace et le temps le bon mot d'un artiste défunt.Reformaté par un exclu volontaire, ne désirant pas transpirer dans des taches inutiles, à l'intérieur d'un troupeau.Le véritable monde n'est plus que la rédaction impétueuse d'un concept que l'on condamne à distance, sans y pénétrer offrant une grand partie de son temps à la terrasse de café, dans l'oisiveté de la drague.Dans un quartier parisien, formatant depuis des lustres un étudiant bien souvent idéaliste et désœuvré, méprisant l'exécutant sans âme, en se réfugiant perpétuellement dans la citation.