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LUDWIG OU LE CREPUSCULE DES DIEUX-1972-
Nationalité : Italie
Titre VO : Ludwig
Durée : 3h50
Date de sortie en France : 15/03/1973
Genres : DRAME / BIOPIC
Nota
Il existe une version de 4 heures 05
Distributeur : Valoria
Visa d'exp. : 39028
Résumé
Le film nous raconte la vie de Louis II de Bavière depuis son couronnement en 1864 jusqu'à sa mystérieuse mort par noyade en 1886. Alors que l'Europe est en pleine mutation, le monarque, lui, ne s'intéresse qu'aux arts et se prend de passion pour Richard Wagner. Fiancé à Sophie de Bavière, Louis II ne va guère assumer sa liaison, ayant très peu d'attirance pour le sexe faible. Peu à peu, sa santé mentale s'altère.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 18/20
Oeuvre intelligente et monumentale, aboutissement de toute la carrière du fulgurant metteur en scène Luchino Visconti.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
inconnu(e)
19, 5/20 : On est pris à la gorge, éberlué par ce film de 1972 tant une telle qualité s'est raréfiée en salles ! Place au subtil des atmosphères, à condition d'être peu avare sur la marchandise savamment déballée, celle qui vous embarque en douceur sans jamais manipuler pour rameuter. Dans un constant balancement rêve-réalité, on se prend à sourire... Là où il faudrait se frotter les yeux en basculant du terre-à-terre au fantastique, Visconti trouve l'alchimie. Nulle dissonance... Il y a des ruptures à l'image, eh bien soit, on bascule, confiants puisqu'il y a aussi cette malice (grognement du monarque, mimique du comédien tenu à l'amuser sans dormir) qui annonce une fiction, qu'on va en avoir pour son argent. Le couple-fétiche (Schneider-Berger) est inoubliable de similitude physique ! Deux cousins racés jouant à qui perd gagne, brouillés par orgueil et cependant jumeaux jusqu'à l'os. Tout sonne juste si l'on tient dans la durée extra-longue (et défaut majeur, supériorité du dvd, il permet deux séances ! ). On se surprend à penser que l'homosexualité masculine sied même à ce monarque à démarche androgyne, les épreuves lui féminisent l'allure, voici qu'il déraille à force de tiraillements, visage ramolli, dents cariées y compris celles de devant ! Ce n'est jamais grotesque pour autant. Le ballet continue, finement orchestré, on en guette le thème sonore principal tout en appréciant d'autres musiques, toujours aussi appropriées, cette manière incomparable de déployer le décor, les profils dressés dans la pénombre, ou la profondeur de champ d'une ironie évidente quand ça débouche sur "pas âme qui vive"... Des costumes impeccables et le roide maintien de ceux qui les portent dans la glaciale Bavière (les voilettes de l'impératrice !)... Assortis à ces détails merveilleux, plein de petits bruits qui font vrai, crépitement des torches, jappements canins, gloussements féminins dans les galeries à perte de vue... Rien n'est là juste pour faire joli, tout prend sens, parfois un peu à retardement (ce parapluie noir sur le ciel comme ailes de corbeau !). Les yeux écarquillés, en veux-tu en voilà, aucune miette ne peut être laissée. C'est tellement la fête là, sur l'écran, qu'on se figure à l'intérieur des scènes, juste dans les pas du cadreur, comme ces gosses qui montent en manège, on accueille ces chevaux harnachés, on prend place à bord de ces vaisseaux silencieux, on s'approche des cygnes, on joue du violon dans les escaliers avec Wagner, on peigne ces interminables chevelures lors d'une querelle et on suit cette traîne montant le tapis rouge... Somptueux film au son, à l'image, qui relate en la personnalisant à peine une page d'histoire, inclus l'éternel dilemme politique des traités à signer entre voisins... Une folie de souverain qui peut se comprendre... Entre ambivalence amoureuse, facettes du pouvoir, place des conseils dans l'ascension, dans le déclin, études de caractères, écart entre paroles et gestes, tant de rôles. C'est un film monumental et pourtant toujours plaisant grâce à son défilé de chroniqueurs. Le chef-d'oeuvre de Visconti à amener sur l'île déserte !
Bibliographie