Bon nombre des films de Mika Kaurismäki nous entraînent loin de son pays et I love L. A. porte, dès son titre français (mais également dès l'original L. A. without a Map), la marque de ce cinéaste itinérant. La Finlande est donc assez loin de cette coproduction anglo-franco-finlandaise. Elle est présente seulement dans la projection de La vie de Bohème (lui non plus pas le plus finlandais des films du frère, Aki) à laquelle assistent nos deux amoureux dans le petit cinéma de Bradford ou dans la présence des incontournables Leningrad Cowboys en tournée à Los Angeles. Le film est d'ailleurs rempli des private joke qu'affectionnent tant les Kaurismäki et qui se justifient sans doute dramatiquement un peu plus aussi puisque l'œuvre évoque le monde du cinéma. On peut donc, tout à loisir, apprécier les apparitions de Joe Dallesandro ou de Jerzy Skolimovki, d'Anouk Aimée ou de Monte Hellman, et surtout de Johnny Depp (avec derrière sa présence un hommage à Jim Jarmush). Décidément, on reste en famille. Et on aurait même eu droit à une apparition de Samuel Fuller s'il n'était pas mort un peu avant le début du tournage. Coproduction française oblige, Julie Delpy et Jean-Pierre Kalfon, respectivement Julie, serveuse amie de Barbara, et Jean-Mimi, maître d'hôtel du Yamashiro apportent une convaincante participation à l'entreprise. Le film n'est pas prétentieux et a le charme des comédies américaines d'antan : héros jeunes et sympathiques, comparses déjantés et hauts en couleurs, gags bien venus ou parfois plus convenus, poursuites burlesques et scènes empreintes de sentimentalisme, le tout se terminant par une happy end digne des plus beaux jours du genre.