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JUHA-1998-
Nationalités : Allemagne / Finlande / France
Titre VO : Juha
Durée : 1h18
Date de sortie en France : 14/04/1999
Themes
Milieu rural
- cinéma finlandais -
Prostitution
- cinéma finlandais -
Réalisation : Aki KAURISMÄKI
Scénario : Aki KAURISMÄKI
Inspiration : D'après le roman L'écume des rapides de Juhani AHO
Prise de vues : Timo SALMINEN
Musique : Anssi TIKANMAKI
Distributeur : Pyramide
Visa d'exp. : 97071
Résumé
Dans la campagne finlandaise, le couple Juha et Marja coulent des jours paisibles, en cultivant des choux. Arrive le séduisant Shemeikka, victime d'une panne de voiture, qui rapidement conquiert la jeune paysanne et la persuade de le suivre dans la grande ville, pour une existence de rêve. Plus dure sera la chute. En effet, la jeune Marja se voit contrainte à la prostitution par son odieux "amoureux" sans scrupule.
Juha et Marja vivent heureux dans la ferme qu'ils exploitent. Un jour, la voiture de sport d'un certain Shemeikka tombe en panne à proximité de chez eux. Tandis que Juha répare le véhicule, Shemeikka fait des avances à Marja. Dès lors, elle ne montre plus aucun entrain pour les travaux de la ferme ou de la maison. Shemeikka finit par repasser par la ferme. Il en repart avec la jeune femme. En ville, Shemeikka conduit Marja dans un hôtel et la met au travail. Plus tard, on apprend que Marja est enceinte. Le temps passe. Juha prend le chemin de la ville, trouve l'hôtel et la chambre de Marja, où il découvre le berceau et l'enfant. Il ressort et règle son compte à Shemeikka, mais il est lui-même blessé. Il repart avec sa femme et le bambin, avant d'aller s'effondrer dans la décharge voisine.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
Convaincant et lumineux éloge du mélodrame, réalisé en noir et blanc et en perfection, (presque) totalement muet. Une bienheureuse réussite !
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Roman de 1911 de Juhani Aho, devenu en traduction française L'écume des rapides, Juha a déjà fait l'objet de plusieurs adaptations, tant en Finlande qu'en Suède, avec des réalisateurs comme Mauritz Stiller (1921), Nyrki Tapiovaara (1937), Toivo J. Särkkä (1956). L'adaptation qu'en donne aujourd'hui Aki Kaurismäki lui aura valu, une fois de plus, les éloges de la critique. N'est-ce pas merveilleux de réaliser en 1999 un film muet en noir et blanc à la manière de ce qui se faisait il y a quatre-vingts ans ! Il faut quand même bien dire que tout cela est complètement vain, inutile, et constitue une sorte moquerie facile des films des premières années du cinéma. On ne sait d'ailleurs pas trop si le spectateur rit du schématisme des situations dignes des mélodrames d'antan (le mari, la femme, l'amant, l'enfant né du péché), du caractère outré des personnages (le vieux séducteur plus maquereau que maquereau), du jeu décalé des acteurs, des nombreux anachronismes (ah ! ah ! les surgelés et le micro-ondes), des cartons au message redondant (Marja et Juha sautent de joie comme des gamins après avoir vendu leurs choux et le carton annonce : "Ils sont heureux comme des enfants"), des habituels private joke dont Aki Kaurismäki se plaît à parsemer ses films. Ah, l'allusion à Samuel Fuller ! Voilà quelque chose qui dépassera le premier pékin venu et que nous pourrons déguster en cinéphiles que nous sommes, loin des masses populaires ! Vous l'aurez compris, même si Aki Kaurismäki se révèle ici habile, astucieux, drôle, je le préfère mettant en scène Au loin s'en vont les nuages. Mais, une fois de plus, j'ai bien conscience d'être à contre courant de ce qu'il est bon d'encenser. Par d'autres voies, le cinéaste finlandais rejoint la grande régression prônée par ses collègues du Dogme. Alors que des cinéastes se sont battus pour essayer de faire parler leurs films alors que le parlant n'était pas inventé, alors que des cinéastes se sont battus pour essayer de rendre l'image la plus belle possible (et les Scandinaves n'étaient pas les derniers à œuvrer dans ce sens), alors que des cinéastes se sont battus (et se battent encore) pour faire éclater la censure ici et là, certains Nordiques exigent quant à eux d'être soumis à un Dogme, de ne créer que sous contraintes. Le monde à l'envers ou le privilège des riches !
Bibliographie