Les deux sexes en prennent pour leur grade dans cette ode à la tentation, encore plus exacerbée car se déroulant en fin de guerre. Le spectateur s'identifie tour à tour aux pensionnaires et au blessé, ce dernier dépendant de leur bon vouloir, beau comme un dieu, voilà le drame, il guette le moment propice pour regagner son régiment puis se laisse aller à sa nature chaleureuse... Lors de sa virée nocturne, que n'eût-il choisi la porte de gauche ! Fatal parcours, de la séduction à la protection mutuelle, puis des rivalités à l'explosion... Tout commence pourtant par d'innocents champignons cueillis dans les bois (cette rose sentie juste après absorption du plat par la maîtresse de maison !). Une trame empoisonnée mais toujours digne d'intérêt, un scénario à rebondissements, des dialogues riches, une fine étude de caractères, des prises de vue pertinentes, une pointe de suspense. Mais la hache aurait mieux convenu à cette directrice de pensionnat mal remise d'un lien incestueux car "une scie, c'est long", surtout pour le spectateur. Ce film diabolique afficherait davantage d'anti-militarisme que de misogynie ? Chacun(e) peut garder un petit pincement au coeur en se remémorant l'apprivoisement et aussi, cruauté suprême, ces sueurs sous laudanum.