Désormais âgé d'une douzaine d'années, le futur Maxime Gorki qui a quitté son village
(voir épisode précédent) se retrouve placé par sa grand-mère, dans une famille bourgeoise de la région où il est embauché, pour un salaire dérisoire, comme simple larbin domestique, tout juste bon à laver par terre, éplucher les pommes de terre, couper du bois, rien que des occupations serviles et subalternes. Les seules personnes qui lui témoignent un peu d'attention et de gentillesse, se résument à une robuste blanchisseuse de ses employeurs ; une adorable petite fille du voisinage et la mère de cette dernière, une dame de la noblesse qui affine chez le jeune garçon son envie de lire, lui prêtant, entres autres, "La reine Margot" d'Alexandre Dumas et les œuvres du grand Pouchkine que le gamin dévore, la nuit, en s'aidant de la réverbération des rayons de la lune sur le dos d'une casserole. Soupçonné un jour, à tort, d'avoir volé 1,50 roubles à un soldat ivre, copieusement battu, il décide de quitter ces lieux ingrats et mécréants, pour se retrouver engagé comme plongeur dans l'annexe des cuisines d'un bateau à aubes naviguant sur la Volga. Malgré ses liens d'amitié avec le joufflu cuistot du rafiot, il sera bientôt renvoyé à cause des sombres manigances d'un serveur avec lequel il avait refusé de magouiller et de tricher. Nous retrouvons bientôt notre jeune héros dans l'atelier d'un vendeur et fabriquant d'icônes, à broyer des colorants pour le groupe de peintres astreints à reproduire les saintes effigies. Une activité stérile et sans avenir qu'il quittera bientôt, avec détermination, sans regret ni hésitation.