Les titres, "la porte s'ouvre" en français ou "sans issue" en anglais (no way out) : de quoi avoir le tournis... Premier prix du scénario en 1951, fort mal reçu à sa sortie américaine en 1950 (maccarthysme). On mesure le chemin parcouru avec l'élection d'Obama ! Intéressant coup d'oeil sur le passé, quand le fossé entre communautés noire et blanche sévissait. L'acteur Richard Widmark (disparu récemment) incarne la brute qui déverse sa rage sur la cible désignée par l'inconscient collectif, le Docteur Brooks (tout jeune Sydney Poitier), interne noir de cet hôpital, un "inférieur" qui a réussi mieux que lui ! Une institution aux dirigeants évolués, très humains, tributaires des fonds publics (noté au passage que Mankiewicz pointe déjà la notion d'hôpital centre de profit !). Où se passe l'action (nord ou sud ?), la sordide émeute au milieu du métal n'en dévoilera pas davantage... Admirable chef de service (Stephen McNally), la classe incorruptible face à une veuve équivoque (Linda Darnell) que les secousses vont réveiller pour de bon. Bien aimé le jazz à la radio, les voisins de palier, ce sourd-muet dans son monde... En plus de dialogues plaisants à suivre, Mankiewicz s'ingénie à fourrer de la légèreté là où ça coince... Les dernières minutes peuvent être jugées "too much" ou, au contraire, emporter l'adhésion des plus récalcitrants. Le discours est très déclinable au monde ultra-libéral de 2009, suffit de changer les étiquettes. .