Cycle RDA de janvier 2009 (Cinématographe de Nantes) : c'est un film très fort dans sa portée ! On est dans le Berlin dévasté au lendemain de la Seconde Guerre (très belle photo en noir et blanc contrasté comme dans les films noirs, avec musique stridente aux moments cruciaux...). Revenus de l'indicible chacun à leur manière, ils décident la vie commune dans ce qui reste d'habitable : homme et femme qui se plaisent, on le pressent, quoiqu'il soit vraiment très ténébreux, ce chirurgien, contrairement à elle, requinquée d'être en vie, heureuse de fêter Noël par un beau sapin... Se positionner entre la défense de son peuple et user de "raffinements" sous prétexte que "c'est la guerre", on fait quoi en sortant du chaos, le plus fort ici est bien d'avoir réussi que le spectateur repousse toujours l'idée de vengeance, au profit d'une autre alternative, au demeurant plus civilisée. Après bien des méandres, tout s'éclaire par l'apparition d'un bon père de famille, après une drôle de lettre tombée sur un plancher, le bonhomme a une bille sympathique, certes un peu onctueux, mais affable avec ses employés, ne serait-ce ce flash-back, et aussi ce pistolet rendu... Compte tenu des difficultés au sortir de la guerre, qui occasionna la refonte complète du dénouement, ce film semblerait relever du miracle. Très belle réflexion, Ô combien d'actualité en ce début 2009, où l'innocence continue à être sacrifiée chaque seconde !