Marlène et Bernard sont représentatifs d'une jeune génération aux poches vides expulsée d'un centre névralgique, remplacé par un nouveau concept s'étendant irrémédiablement vers l'extérieur de la capitale. A l'instant où ils peuvent enfin se poser après d'innombrables recherches, ils constatent avec plus ou moins d'amertume que leur petit nid d'amour se situe à 50 kms de Paris.Réveil à cinq heures du matin hiver comme été, transport par car et train pour Marlène, voiture pour Bernard, représentant en produits dentaires.Epuisés par ces déplacements quotidiens que les ambiances de bureau de Marlène sont loin d'atténuer, le couple se liquéfie lentement.En cette année 1973, la construction est encore prospère.La société de consommation dévoile ses premières clartés.L'accession à la propriété tente ces jeunes couples n'hésitant à acquérir des appartements loin de la capitale.Les débats commencent à s'amorcer sur la positivité de positionner la classe moyenne loin des villes, en leur inculquant un épuisant challenge répétitif.Les courses à l'hypermarché le samedi, l'achat du programme télé et les débuts d'une délinquance délocalisée.Le tout enfariné de voisins sommaires et bruyants ainsi que d'innombrables paquets de lessives seul plaisir du week-end faisant rutiler les voitures sur les parkings le dimanche.Tous ces gens "déculturés" par nature ou obligation sont l'image révolue de l'ancien Paris ouvrier, ils ne répondent plus au critères friqués et intellos de la capitale.Chassés comme des malpropres, leur simplicité populaire n'a plus la cote.Avec comme conséquence, l'absurdité d'ingurgiter quotidiennement une rafale de kilomètres usant à court terme l'énergie d'une catégorie de citoyens amorphes, s'éloignant de plus en plus d'une sphère de décision.