Découvert en v.o. dvd décembre 2007. Le long commentaire de Michel Ciment en prime est précieux : ainsi, John Huston octogénaire très malade, tournait avec tuyaux et oxygène sur le plateau, rien d'étonnant que tout, ou presque, se soit déroulé dans cette grande maison ! D'emblée, l'histoire (librement adaptée d'un roman irlandais) pourrait rebuter : entrons dans un intérieur de la bonne société irlandaise de 1904 où une petite communauté a l'habitude de se retrouver chaque début d'année. Présentations très "soft" ambiance presque piano-bar de ce temps-là... politesses, petites gênes vite réprimées par l'humour mais avec une pointe d'agacement... Quelques retardataires, vite, la principale maîtresse des lieux demande un peu d'animation en attendant que l'oie rôtisse : un couple danse parmi d'autres en causant fort comme s'ils étaient seuls, un poème est déclamé, une chansonnette amène l'émotion, tandis que la caméra serpente dans l'escalier jusqu'aux manteaux à l'étage, station sur les bibelots de ces dames, pas un gramme de poussière... Redescendons à table, où les conversations deviennent de plus en plus animées, parfois piquantes... C'est déjà l'heure de flamber le pudding, avec un dernier petit verre... Fort bien, que va t-il pouvoir arriver de plus croustillant puisque tous ces braves gens sont sur le perron à prendre congé ? Que fait Gretta (Angelica Huston) en statue sur les marches alors que son mari l'attend ?... Il m'a fallu visionner deux fois pour réaliser que le chant venait bien de l'étage... Pour terminer, une petite balade en calèche vers l'hôtel, magnifiques images de ce cheval longeant la rivière dans la nuit après la neige (que de patience ce cinéaste demande !)... Huis-clos sur deux solitudes face à face, la minute de vérité.