Le début est un peu convenu : castagne de gamins, réprimandes adultes en conséquence, homosexualité latente du cinéaste perceptible à travers ses gags... Matt Damon captivant dans ce rôle de surdoué à part, bien qu'invraisemblable dans sa virtuosité, mais on choisit de marcher, c'est carré, quelque chose va se passer... J'attendais Robin Williams de pied ferme et n'ai pas été du tout déçue ensuite. Car le film prend alors de l'épaisseur, le doute s'insinue, une certaine poésie aussi, et on approche de l'explication justifiant les turbulences appuyées du début. Jusqu'à l'émotion véritable, ces barrières tellement tenaces, à faire sauter obligatoirement. Atmosphère toujours supportable, la bande-son apporte sa juvénilité comme "en direct de la côte californienne", tout en restant d'une discrétion feutrée. Autre talent de l'équipe de Gus Van Sant, savoir "couper" quand il le faut. Jamais de surcharges, avec une psychologie qui tient la route sans fatiguer les méninges ! Hé bien finalement j'ai bien aimé, ri et même pleuré une fois, moi la quinqua qui croyais, d'entrée de jeu, avoir affaire à un film-culte réservé aux 15/30 ans grand maximum !