La vengeance est un plat qui se mange froid. Pour cela il faut attendre parfois plusieurs centaines d’années pour l’assouvir. Un père et sa fille propulsés au vingtième siècle voient peu à peu s’étioler leurs déterminations vengeresses de départ.L’époque est agréable, le vin est bon. Le père se grise d’alcool, la fille n’est pas insensible au charme du maître de maison. Devant de telles impressions, la vengeance se trouve reléguée au rang d’une vilaine colère.L’échec de la mission sera complet, suite à l’élaboration d’un philtre d’amour que Jonathan Woolley, personnage dont le couple père, fille désire se venger, doit absorber afin de subir toutes les contraintes de l’amour.Manque de chance, par méprise la belle sorcière le consomme et devient amoureuse de l’homme à abattre, descendant de son persécuteur.Tout finira par un mariage sublimé et une descendance maintenant actifs les dons de la belle-maman.Œuvre pleine charmante, naïve et spontanée "Ma femme est une sorcière" se situe dans la période américaine de René Clair cinéaste parachuté, paradoxalement performant dans un cinéma joyeux, maillon important d’un genre plébiscité par un public friand de comédies américaines.Véronika Lake, la mèche dans l’œil, est une sorcière virevoltante, un petit bout de femme bondissant, de pièce en pièce, en troublant profondément le conformisme obscur d’un politicien sur le point de faire un mariage sans éclat.Un climat sympathique, réduisant en poussière les tristes moments précédant l’entrée en guerre du grand Sam.Ce film sera le détonateur de la célèbre série "Ma sorcière bien aimée" adorée de tous, malgré sa naïveté, rien que pour l’ambiance.Couple chaleureux, belle maison, bon boulot, jolie femme au foyer, bel enfant, belle mère envahissante.Que des stéréotypes, que nous le voulions ou non, sont toutes nos espérances, hormis la belle-mère.