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CATHY COME HOME-1966-
Nationalité : Grande-Bretagne
Titre VO : Cathy come home
Durée : 1h12
Genre : DRAME
Réalisation : Ken LOACH
Scénario : Jeremy SANDFORD
Prise de vues : Tony IMI
Nota
Moyen métrage, tourné à l'origine pour la BBC, dans la série : "The wednesday play".
Distributeur : doriane films
Résumé
Quand débute leur relation amoureuse, l'idée du bonheur, de son évidence sereine, de sa proximité immédiate et de sa pérennité naturelle, emmène tout droit Cathy et Reg auprès des instances administratives, pour un mariage en règle et en tenue festive. Il rêve encore de Jaguar et de chimères, mais leur coquet petit appartement en location est fin prêt pour accueillir Sean, leur premier rejeton. Tout se déglingue, lorsque le mari, chauffeur routier, est victime d'un accident de la circulation et rapidement licencié. Il va donc falloir se chercher un logement plus petit et venir habiter provisoirement chez la mère de Reg, hébergeant déjà ses deux autres fils, de retour de l'armée, et qui a mis son vieil époux, incontinent et malhabile, en toute affection (manquante) et toute simplicité (arrangeante) dans un lointain hospice. Mais devant l'exiguïté du logement et un deuxième enfant (Stevie) le départ de l'appartement familial semble inéluctable. Après d'autres difficultés et de nouvelles galères en enfilade, ils échouent finalement dans un bas-quartier de la capitale, logés par une ancienne prostituée, la compréhensive madame Alley qui leur laisse certains délais notoires pour le paiement du loyer. Lorsque cette dernière meurt, le repreneur de l'immeuble met fin immédiatement à ces salutaires largesses financières. C'est avec un troisième enfant, la petite Mylène, que le couple est expulsé manu militari et que leur seul abri encore disponible s'avère une vétuste caravane, dans une décharge de vieilles voitures, en compagnie de quelques gitans et d'autres laissés-pour-compte anonymes. Mais l'environnement belliqueux des "bons citoyens" du quartier sera la cause de moult voies de fait nocturnes, jets de pierre, bris de glace et autres agressions incendiaires, et un nouveau départ pour notre couple et ses trois enfants en déshérence d'harmonie et de stabilité. Pour Cathy et ses enfants ne reste plus que la solution provisoire (seulement pour une période de trois mois) d'un triste foyer de banlieue, interdit à toute présence masculine et ensuite un autre centre d'hébergement, encore plus minable et plus sordide d'où elle sera renvoyée, après une nerveuse agression, verbale et physique, envers une arrogante matrone de l'établissement. C'est dans un hall de gare désert, où elle s'était réfugiée pour la nuit, que les services municipaux et sociaux idoines vont intervenir et lui prendre ses enfants...
Et le film de conclure, laconique et définitif :
"Tous ces événements se sont déroulés en Grande-Bretagne pendant les dix-huit derniers mois. Faute de logement, 4000 enfants sont séparés de leurs parents et placés tous les ans. L'Allemagne de l'Ouest construit deux fois plus de logements que la Grande-Bretagne, depuis la Seconde Guerre Mondiale".
Critique
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 16/20
Il serait inutile et commode de stigmatiser l'Angleterre des années soixante où "des conducteurs de bus, des routiers, des mineurs ou imprimeurs, ouvriers, gars de chantier, toute sorte de travailleurs, ont perdu leur maison", (dixit une voix off du film) de croire que la rigoureuse dénonciation d'un Ken Loach, déjà hautement social et revendicatif, se délite dans un lointain passé révolu ou se cantonne dans un pays anglo-saxon ; aujourd'hui, en France, le bonheur sarkozyste commence à faire lentement ses ravages, après avoir essaimé ses fallacieux mirages.
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