Depuis quelque temps, le très controversé cinéaste Mohsen Makhmalbaf choisit de préférence l'Afghanistan pour réaliser ses films de manière détournée par rapport à son Iran natal, au régime à nouveau durci depuis le Shah, période qui lui avait valu 4 ans de prison... Ici, on découvre, sous forme de petites scènes décousues et dans le froid hivernal iranien, les valeurs de "L'Atelier de la famille Makhmalbaf" (père, épouse et filles, un clan de cinéastes passionnés que le monde entier reconnaît en 2008...) : au programme, école, culture, bref, le savoir et le discernement, tout cela dans la bonne humeur pour les deux sexes. La forme peut rebuter d'emblée, s'habituer aux claps, aux tergiversations... Mais plus ça avance, plus c'est espiègle, généreux, on sent le gars qui s'est forgé sa philosophie et tient à la transmettre. Sous son regard, on apprend à être soi et "No matter what they say" !... Voilà que les femmes voilées sont épanouies, toujours superbes avec leur auréole autour de la tête, sans fard et discrètement admirées, avec le must inattendu : être instruites pour elles-mêmes. Grande qualité d'image et de son, ces larmes du jeune acteur impressionné par le couteau, nul doute qu'il l'a ressenti ainsi... Régler les conflits latents sans mentir, et sans pour autant exploser, on est loin du stress qui grignote l'individu, ça fait du bien !