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LE HUITIÈME JOUR-1995-
Nationalité : Belgique
Durée : 1h58
Date de sortie en France : 16/05/1996
Réalisation : Jaco VAN DORMAEL
Scénario et Dialogues : Jaco VAN DORMAEL
Prise de vues : Walther VAN DEN ENDE
Musique : Pierre VAN DORMAEL
Produit par Philippe GODEAU
Distributeur : Polygram Film
Résumé
Le dynamique Harry est un entreprenant agent de communication d'une importante banque multinationale. Son existence apparemment parfaite, souffre tout de même cruellement de la séparation d'avec sa femme et ses deux enfants. Un soir, il prend dans son véhicule, le dénommé Georges, garçon trisomique, qui s'est enfui du centre spécialisé qui l'hébergeait. Après quelques vaines tentatives pour s'en défaire, il finit par s'attacher à lui, dans une progressive complicité.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 14/20
On reprochera, avec raison, au film, un pathos savamment distillé, mais le résultat est tout de même probant, de là à récompenser l'interprétation par un prix cannois.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
inconnu(e)
Je lisais la critique de « Cinéfiches » qui disait en substance que le résultat obtenu par le film était probant, malgré le pathos savamment distillé. Soit. Mais tous les moyens sont-ils bons pour arriver au but que l'on s'est fixé ? Les 40 minutes de violons langoureux étaient-elles nécessaires ? Il n'y a rien de plus frustrant que de pleurer sur quelque chose et de s'apercevoir que tout a été fait pour que vous pleuriez. Ce procédé de fabrication sent le racolage de seconde zone, plébiscité évidemment partout à Cannes, trop heureux de pouvoir s'acheter ainsi à moindre coût quelques minutes de bonne conscience. Non!
Personnellement je ne perçois pas de voyeurisme dans ce film et je m'interroge sur les esprits engendrant un tel qualificatif. je trouve souvent plus voyeur des scènes d'amour par exemple, car il est clair que l'intimité d'une personne et d'un couple ne concernent que le ou les protagonistes. Les moments intenses ne sont pas du domaine du spectacle. Maintenant, donner la parole à un handicape mental, le voir rire à gorge déployée, faire le clown, imiter les animaux, faire des caprices et nous présenter son imaginaire peuplé du multicolore Luis Mariano et de sa grisonnante et tendre maman ne me semblent aucunement du domaine du voyeurisme (si on l'entend péjorativement...). Que l'histoire soit ou non réaliste, je ne le pense pas et la question n'est pas là ..... Ce que je trouve excellent dans la conceptualisation de ce film est d'avoir intentionnellement opté pour un représentant de ces individus qui sont plus généralement et automatiquement (réaction de réflexe tout à fait normale) rejetés à cause de leur différence. Une fois de plus la différence visible permet d'inférioriser l'autre, d'en faire un objet de mépris. Cette visualisation caricaturale entre les gens dits normaux et les autres n'est pour moi qu'un moyen détourné et génial pour montrer UNE DIFFERENCE TOUT AUSSI CARICATURALE ENTRE LES POSSIBILITES DE CHACUN POUR L'ACCES AU BONHEUR. Je m'explique. Le meilleur représentant de notre magnifique société, cet adorable Harry qui vit dans son monde, sa réussite sociale, sa superbe maison avec piscine et sa belle voiture s'est coupé de l'essentiel. Il ne construit plus le monde avec ses rêves, ce et ceux qu'il aime, il n'étreint jamais les troncs d'arbres en devenant arbre lui-même, il ne regarde plus voler une coccinelle et derrière tout cela, le regard perdu, il ne sait pas pourquoi sa propre femme souffre, ne sait plus qui elle est car derrière la perception des choses simples, il y a l'écoute de soi et de l'autre. S'écouter c'est aussi faire certains choix de vie et cesser de continuer avec un acharnement masochiste à se faire mal en poursuivant chaque matin l'éternelle et névrotique habitude. Que cette rupture, que cette prise de conscience soit heureuse, car il faut vivre et autant se rendre heureux... Pas de dépression, de remords... la vie est instants. Autant se conformer aux lois et au rythme de la nature parce qu'elle gagnera de toute façon : quoi qu'on fasse on meurt, alors autant vivre le mieux. Le suicide de Georges accentue peut-être ce sentiment chez Harry : ca n'est pas dramatique car il lui a fait le plus merveilleux cadeau qu'il soit avant de mourir : il lui a refilé le mode d'emploi du bonheur. C'est pourtant pas sorcier, on naît avec puis on prend des années à désapprendre, à être heureux. Puis les plus sages et les copains des mongols prennent de nouveau des années pour réapprendre à être heureux. C'est vraiment très triste de constater cette évolution inversée entre l'intelligence dans notre civilisation et l'ignorance de la chaleur humaine, du regard sur l'autre et sur soi. Comme s'il était ridicule ou humiliant de prendre son temps pour vivre, de rêver et d'annuler un rendez-vous pour l'anniversaire de la petite. Ai-je été convaincante ?
Bibliographie