L’esprit ibérique se délocalise en terre pluvieuse. Un état second livre fiestas et corridas à un vieux soldat, éteint par le bonbon du soir. Dix sept jours de beau temps en été rivalise en vain avec un soleil perpétuel ranimé au picon bière, sur une terre venteuse, n’offrant que la belote et le pastis comme chemin vers les étoiles.La parole donnée est lézardée par la fougue d’une jeunesse refusant dans un premier temps de traverser le corridor d’un ennui profond. Le jeune régénère le vieux, qui le temps d’une soirée, retrouve l’esprit de ses vingt ans voguant sur un Yang Tse Kiang devenu plus mental que féerique.Deux générations, le temps d’une soirée, illuminent un ciel normand désespérément sombre. Un comportement choisi, trop longtemps cumulé, s’applique au mépris d’une faune locale assoupie, ingurgitant du mauvais vin.Le jeune s’entretient par le chagrin d’amour, pendant que l’ancien se régénère à l’écoute de ces férias incessantes contées par ce jeune père aux responsabilités embrumées par la fête."Un singe en hiver" sorte de "Quai des brumes" désopilant montre l’autochtone de base harassé par l’ennui et les vents incessants. Bloqué par une mer omniprésente qu’il ne peut traverser, il ne survit que par un passé commémoratif, la cueillette du bigorneau et la déferlante estivale parisienne.L’œuvre est cynique, la différence entre ces deux nostalgiques et ces légumes endormis est appuyée, presque blessante, irrespectueuse entre un monde méprisant l’autre en s’octroyant par ses perceptions un droit de cuissage intellectuel.Le petit peuple, privé d’une véritable conscience, répète inlassablement sa médiocrité, sur un site désolé, brusquement réveillé par la délivrance d’un excès que l’on ne peut reconduire, une sorte d’orgasme de lumière avant de s’enfoncer dans un long hiver.