Mai 1945. La célèbre "Big Red One", première division de l'infanterie américaine, dans laquelle le réalisateur Samuel Fuller, simple fantassin, fit ses débuts cinématographiques, en filmant, à l'aide d'une anonyme petite caméra 16 mm Bell Howell, envoyée par une parente, la libération de la ville et du camp de Falkenau, situés actuellement en république tchèque. C'est sur les ordres incisifs du capitaine Richmond, qu'il fut décidé que les principaux notables sudètes de la cité, qui affirmaient ne rien connaître de l'existence du camp, malgré l'odeur pestilentielle que dégageaient les cadavres en putréfaction, devaient en punition, habiller les cadavres et les enterrer dignement, en traversant toute la ville, avec leur macabre chargement sur de simples charrettes, escortés par des soldats yankees. La seconde partie du film, toujours commentée par l'incontournable Samuel Fuller, aborde le crucial problème de la représentation de l'horreur nazie et des éventuelles difficultés d'une narration fictionnelle discutable face au réalisme documentaire. Agrémentée de deux extraits de films du réalisateur ("Au-delà de la gloire" et "Ordre secrets aux nazis") et d'une précise narration et fragments du fameux procès de Nuremberg qui instaura pour la première fois la notion de "crime contre l'humanité" en jugeant les principaux dignitaires du nazisme, l'œuvre appelle à la vigilance contre l'oubli, les mystificateurs et les négationnistes de tous horizons qui pullulent de plus en plus.

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