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Durée : 1h25
Date de sortie en France : 20/10/1961
Nota
Acteurs non professionnels
Distributeur : Argos Films
Visa d'exp. : 23792
Résumé
Nous sommes à Paris, durant l'été 1960 : en préambule explicatif, une réunion informelle entre Edgar Morin et Jean Rouch, les deux co-auteurs du projet et une des "actrices" du film, Marceline Loridan, encore inconnue à l'époque, jeune femme d'une trentaine d'années que nous suivrons ensuite, accompagnée d'une amie, dans les rues de la capitale, en train d'interroger des gens au hasard de leurs déambulations, sur le principe du micro-trottoir, avec comme récurrente question : "Etes-vous heureux ?". Des réponses quelquefois évasives, grincheuses, voire agressives. Ce qui prévaut dans les premiers interviewes en durée, est la notion de débrouillardise, comme ce garagiste qui surfacture de temps à autre une réparation sur un véhicule ou la demoiselle qui truandait dans l'ébénisterie en maquillant l'origine historique d'un meuble. De confidences en convictions, nous partageons le commentaire d'un couple de peintres désargentés, heureux de vivre ; celui d'ouvriers fatigués d'aller à l'usine pour un rébarbatif travail monotone et sans âme ; l'opinion d'un jeune Noir qui ne connaissait rien de la France ; le sentiment d'un couple bourgeois partagé entre anciennes convictions militantes et nécessaires adaptations idéologiques ; et l'avis de Marilou, vingt-sept ans, naïve, spontanée et perturbée qui semble se vivre dans un quotidien illusoire, selon les rencontres et les déboires, au gré de ses persistants errements ; l'aveu de Jean-Pierre, un pertinent étudiant, qui a perdu ses illusions politiques et perçoit son quotidien en demi-teintes, comme une terne ponctuation de gris sur du gris. Après ces approches individuelles, les récursifs questionnements s'élargissent dans des échanges plus larges, souvent en groupe, où l'on aborde les points de vue sur la guerre d'Algérie et les événements tragiques au Congo belge. Les deux dernières interventions pointent sur le passé douloureux de Marceline, rescapée d'un camp de concentration et en bien plus futile, l'existence à Saint-Tropez, à travers la narration de Sophie, une cover-girl, qui vit au jour le jour, au soleil et au présent, sans être bousculée par de métaphysiques réflexions. On retrouve les principaux protagonistes, à la fin de la projection du film, nous associant à leurs commentaires et leurs compte-rendus à chaud, après leur premier visionnement.
Critique
Critique de
Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
On ne peut qu'approuver cette association entre un brillant sociologue (Edgar Morin) et un spécialiste du cinéma documentaire (Jean Rouch) pour nous donner un aperçu, certes orienté et parcellaire, sur la façon de vivre et de penser de quelques quidams dans la France de l'année 1960. Une oeuvre essentielle, primitive et génératrice d'un nouveau courant cinématographique appelé "le cinéma-vérité".
Dvd
'Chronique d'un été' + 'Un été + 50'