Malgré quelques dialogues navrants de platitude et de banalité, cette singulière oeuvre-gigogne d'un franc-tireur de la cinématographie française des années 70, a de quoi séduire bien des cinéphiles et fut déjà, à l'époque de sa (courte) sortie en salles, encensée par le journaliste et critique Jean-Louis Bory et remarquée par l'exigeant François Truffaut. Alliant avec une certaine dérision humoristique, une vision des plus sombres de l'humanité, avec ses charniers, ses camps et ses policiers, avec une forme de contestation obstinée, chagrine et désuète, Stanislav Stanojevic nous livre un ardent témoignage de ses révoltes et de ses contestations, certes bancal et malhabile, mais nimbé d'une profonde et indéniable sincérité qui pardonne bien des maladresses.