Ancien assistant de Sergei Eisenstein, le réalisateur Ilya Trauberg (à ne pas confondre avec son génial frangin (Léonid) nous propose une œuvre époustouflante de maîtrise et d'efficacité. Alliant avec maestria et fougue le prégnant message révolutionnaire à un constant humanisme baigné d'une émotion dense et soutenue, à travers un montage virtuose qui alterne gros plans de visages et puissants éléments dramatiques, l'œuvre se pose et s'impose comme un intangible modèle d'un certain cinéma soviétique de revendications et de luttes, au même titre que certains classiques du genre plus connus, mieux distribués, que le sympathique Festival du Film Muet de Bonn (2010) a eu l'heureuse initiative de nous proposer.