La forêt d’émeraude raconte le déclin d’un espace vital hors du temps. Quarante pour cent de l'oxygène mondial sur un territoire unitaire rassemblant des milliers d’espèces animales et végétales alimentant en flore ou en nourriture des centaines de tribus indigènes vivant en harmonie loin de la civilisation.Capturé par un sourire Tommy sept ans accepte de grandir loin des siens dans une métamorphose calme et sereine.En prenant le statut d’invisible un citadin encore influençable se retrouve préservé de la poussière des chantiers, éliminant chaque jour des milliers d’hectares de forêts amazoniennes repoussant dans des sous-bois de plus en plus comprimés, rebelles, trafiquants et souteneurs cohabitant chaotiquement avec l'indien.Les premières scènes sont révélatrices d’un basculement annoncé.Un jeune garçon positionne son regard sur une action millénaire réservée aux silences des forêts.Des fourmis construisent leurs territoires en transportant des feuilles tombées des arbres ceci depuis toujours de manière naturelle sans l'apport de la raison.Sur le bord du monde, frontière entre le centre du monde et le monde mort, Tommy bascule de son plein gré sur un site inconnu et préservé ne fonctionnant que par ses propres règles à quelques mètres d'une civilisation à l'agonie.L'acte de bravoure final à distance, en osmose entre un père ressourcé, épaulé par un fils sous l'emprise de la méditation transcendantale, recule temporairement la destinée d'une "faune" abandonnant inéxorablement l'arc et la flèche au profit de la bouteille et du révolver, avec l'enseigne et le béton comme environnement quotidien.Comment devant un avenir aussi sombre contourner le bidonville, la rapine, le vol, la prostitution et l’alcoolisme ?Quelle société sera capable de repositionner dans une chaîne d’esprits ces indispensables ressources écologiques détruites par l’âpreté du gain.Le film est daté, qu'en est-il aujourd'hui ? Silence radio.