Les enfants de ce film sont adorables de naturel. De très bonnes interrogations ici et là, des atmosphères plausibles, des personnages bien amenés, l'importance de l'enfant constamment à l'honneur. Mais alors, que ce soldat à demi-conscient enfourché par une infirmière pour la bonne cause gêne !... L'enfant réincarne son père en aviateur et tâche de contourner le récit de sa mère courage, en rivalité avec lui en tant qu'écrivain, et qui se retrouve finalement avec un canon pointé dont on ne retrouvera pas l'auteur... Moyennement apprécié les fantasmes sexuels sans cesse ramenés... Plus tard la scène où les voitures se fracassent pendant que l'épouse était à l'oeuvre m'a paru grand-guignolesque, encore plus en regard de ces langues coupées par solidarité. Des mélanges douteux donc, qui gâchent la tendresse et la poésie ambiantes (les naissances, les vagues par exemple) et une réelle profondeur de pensée (le transexuel en questionnement, la relative sécurité du foyer) : les origines de Garp engendrent le malaise. Rien d'étonnant qu'il devienne soudain violent à l'âge adulte, son père mort juste après conception est un fardeau, lui-même comme père veut s'illustrer au centuple... Une existence qui, hors de la paternité, trouve l'impasse. Aucune envie de connaître le livre, le film en ayant donné la fin, seul point vraiment intriguant.