Aucun résultat pour cette recherche
VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER-1978-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : The deer hunter
Durée : 3h00
Date de sortie en France : 23/03/1979
Distributeur : Artistes Associés
Visa d'exp. : 49995
Résumé
Un petit village de Pennsylvanie. Cinq amis d'origine lituanienne, tous ouvriers métallurgistes dans l'usine locale, se préparent à fêter le mariage de l'un d'eux ainsi que le départ de trois autres à la guerre du Vietnam. Une dernière chasse au daim pour sceller leur fraternité et nous voilà dans l'enfer de la brousse, prisonniers des Viets avec leurs incroyables tortures physiques et morales.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 17/20
Un incontestable et incontournable chef-d'oeuvre où l'Amérique recrache ses blessures et ses culpabilités guerrières dans un délire de sang, de folie et de mort.
Ajouter Votre
Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Deux longs plans séquences un de joie, l’autre de malheur, nommés mariage et roulette russe, dont la passerelle menant de l’un à l’autre, est un air de piano concluant les derniers débordements régionaux de cinq sidérurgistes immatures buveurs et batailleurs. Personne n’est parfait dans cette bourgade bâtie autour d’une architecture métallique d’intestin grêle fumant. Que ce soit dans ce stress évacué le soir à la bière en jouant au billard, de ces coups d’un père ivre mort s’abattant sur une fille qu’il ne reconnaît plus de cette chaleureuse soirée de mariage ou tout dégénère subitement. Ces hommes, aux potentiels toujours excessifs ne sont bien souvent que des parcelles confuses déstructurées par un outil de travail aliénant dont il faut évacuer chaque jour l’oppression par certaines extravagances. Sur ces terres ou jamais rien ne change. On ne fait que se chamailler tout en ajustant le chevreuil. Ailleurs la barre est bien plus haute, on reste toujours au contact d’une arme mais cette fois-ci braquée contre soi. Loin de ses bases, confronté à une violence insoutenable l’homme se découvre une nouvelle envergure, il se transcende, soutient pistolet collé contre la tempe son compagnon d’infortune au bord de la syncope en lui inculquant la force d’espérer. Ces hommes, déconnectés le temps d’une guerre de la bourrade, de la chasse et de la canette, subissent de plein fouet l’emprise d’un feu bien plus nourri que celui absorbé chaque jour sur leur lieux de travail. Une délocalisation écœurante n’offrant que rats, gifles, tripots et eaux jusqu’au cou, formatant une nouvelle vision des choses. La valeur d’une existence dans un contexte où elle ne vaut plus rien.
inconnu(e)
Une oeuvre purement bouleversante, d'une rare virtuosité, film dense et majestueusement filmé, à la fois magnifique éloge à la nature et terrible description d'une Amérique marquée par un traumatisme encore brûlant, ré-ouvrant des blessures toujours vivaces. Cimino filme comme nul autre les cérémonies religieuses et communautaires, les scènes de chasse, les parties de roulette russe. Chaque plan émeut, chaque image prend aux tripes, pour finir dans un torrent de sang et de larmes. Inoubliable.
inconnu(e)
Réalisme, tristesse et sang réunis en un film où l'émotion submerge le visionneur dès les premières images. De Niro fabuleux.
inconnu(e)
"Voyage au bout de l'enfer" .... Un film remarquable, tant du point de vue de la réalisation que de l'interprétation. Dans les seconds rôles, Christopher Walken est particulièrement inspiré. En fait toute l'histoire tourne autour de lui. Si certains peuvent reprocher à Cimino de montrer les Viets en "méchants", notamment sur le fleuve et a la roulette russe, on peut cependant ne pas apprécier ce film terrible et bien trop réaliste pour passer inaperçu. Les prises de vues et la musique viennent compléter ce film très réussi et justement primé aux Oscars.
Le sujet du film de Cimino est moins la guerre du Viet-Nam proprement dite que ses séquelles. La guerre, essentiellement concentrée dans le "huis-clos" de la roulette russe sur le fleuve, dans la déambulation nocturne de Nick et dans le retour de Mike à Saïgon, ne prend que le quart du temps total du film. L'objet de Cimino est la vie communautaire (ce qui nous vaut des séquences ethnologiques toute la première heure du film). Une vie communautaire vue à la fois du point de vue du groupe et de celui de l'individu, et qui va accuser le coup pour ce qui arrivera à ses "héros". Le film est certes passionnant (que ce soit pour son rythme ou pour ses acteurs, tous magnifiques, seconds rôles compris), mais Cimino reste un cinéaste essentiellement réactionnaire ("God bless América, from the mountains to the prairies, etc. " qui vient conclure le film) pour qui le comble de la déchéance américaine a été cette pathétique roulette russe devant un parterre de Viets grimaçants. Un film admirable pour sa conduite, détestable pour son idéologie.