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ROSE DES SABLES-1988-
Nationalité : Algérie
Titre VO : Louss
Durée : 1h50
Date de sortie en France : 12/12/1990
Distributeur : Les Films Singuliers
Visa d'exp. : 75482
Résumé
Moussa, un garçon qui a perdu ses bras et l'usage de l'une de ses jambes, vit dans une oasis avec sa soeur, Zineb. Cette dernière bénéficie des soins et de l'affection de Rachid, un ouvrier qui rêve de devenir chauffeur de taxi. Moussa, lui, s'est épris de Meriem, une jolie fille. Il sait n'avoir aucune chance de lui plaire et lui remet des cadeaux de la part d'un prétendant imaginaire, Saïd.
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Note : 17/20
Produit par la la Médiathèque des Trois Mondes, cette vidéocassette (visionnée en mars 2009) échappe au fréquent classement "pour enfants" des oeuvres traitant des aléas de guerres : nous sommes en présence d'un personnage bien touchant, un adulte dans un corps handicapé-moteur sévère (la cassette mentionne "infirme de naissance") mais tout le reste est intact, un être plutôt brillant même : Moussa et l'élégante Zineb (qui travaille dans une usine de transformation de dattes) cohabitent dans le désert qui avance toujours davantage... Entre modernité et traditions, la solidarité alentour les assure d'avoir nourriture, eau, soins. Habile réflexion sur l'ironie du sort, en contournant à l'aide d'une autre femme que Zineb, cette option pressante pour toute créature féminine de se marier (on aime après la cérémonie...), parole biblique et hommage au sang familial au-dessus de l'individu. Magnifiques cadrages dans le désert, ombre, lumière rosée, je pense aussi à ces clapotis près du lac, à la rose à arroser comme un rite emprunté à St-Exupéry... Complicité du quotidien de ces deux êtres purs, soudés par les épreuves. Peut-être un peu trop de va et vient dans le sable, en voiture-bus, ou sur Mercédès, la bien-nommée... Le rythme immuable peut donner envie de forcer l'allure, que cela n'empêche pas de saluer la fraîcheur de Moussa, sa philosophie de rescapé (on rit beaucoup en sa compagnie de cet homme réfléchi, amoureux, au beau visage serein), cette démarche qui le caractérise aussi, un exploit physique sans l'ombre d'une plainte. Le regard de Mohamed Rachid Benhadj est d'une infinie délicatesse en dévoilant aussi des domaines où l'être trop différent est tacitement hors jeu... Mais voici qu'une toux réveille le spectateur assoupi : pour le virage final, assez corrosif dans ses étapes, Moussa bouleverse comme ces amis monocordes qu'on a eu tort de négliger. Larmes des dernières minutes, mais aucun misérabilisme pourtant dans ce film d'où l'on ressort avec une profonde envie de vivre !