Cette comédie de 1942, donc tournée en pleine guerre, pour ne pas dire "à la barbe des Nazis", explique le plaisir que visiblement les acteurs prennent dans leurs débordements en jouant les convives éméchés (hoquets, jambes de laine, et même léger surjeu d'Edwige Feuillère, mais dans ce rôle de rouée, c'est bienvenu). Ce n'est pas un marivaudage d'aujourd'hui, trop désuet, la marchande de pendules débarquant chez ses victimes, son bagout ferait trop toc, dehors vite fait. Mais enfin, de ce scénario signé Henri Jeanson, la dialoguiste a su tirer le meilleur parti pour la postérité, la caméra est bien dirigée, l'ensemble bien ficelé. Sans doute cette oeuvre a-t-elle permis à l'équipe de tournage de survivre à la sinistrose de l'époque (à garder en tête pour pouvoir apprécier doublement en 2008).