Cycle Italien Univerciné Nantais février 2010 : époque régressive, où irrespect et injure rendent chatouilleux, plus d'un sourcil devrait donc se froncer : traiter la fin de la seconde guerre mondiale par le biais d'une épicière sexy sous les bombes (Sofia Loren) la flanquer d'une jeune fille faiblarde et d'un intellectuel non résistant (Jean-Paul Belmondo), drôles d'idées... Quant à cette bande d'Africains goguenards dans l'église, alors là : Messieurs de Sica et Conti, deux libidineux racistes, votre film est une honte, savez-vous... Bon, et bien personnellement, ces considérations cinquante ans après le tournage ne m'ont pas empêchée d'en apprécier la pertinence, du fait que les guerres et catastrophes naturelles mettent à rude épreuve les individus. Surtout que les rôles secondaires ont leur importance, ils rajoutent des nuances dans les comportements, drame et gaieté... Version remasterisée, du noir et blanc (très peu d'incidence si jamais on escamote les sous-titres blancs sur blanc). Un film à revisiter comme un documentaire italien de 1943. Faim au ventre, mort qui rôde : instincts débridés, l'entraide si ça vaut le coup et le sauve-qui-peut s'il y a trop à perdre... "La Ciociara", outre ses décolletés sauvages et ses jambes à demi montrées, porte ce naturel, le pour et le contre entre elle et son prochain pesé à chaque minute, sait-on jamais si la minute suivante faisait défaut : la beauté pour incarner ces valeurs vaut à elle seule le déplacement en salle. .